Toute la Venise malienne s’est mobilisée, samedi dernier, pour célébrer l’ancien attaquant international, décédé le 30 octobre 2020. Le clou de l’événement a été la finale du tournoi de football entre le CMB et l’équipe de Konna
Marche funèbre, des matches de gala, des manifestations folkloriques, des témoignages d’anciens coéquipiers, de camarades d’enfance et de parents : la première édition du Mémorial Bandjougou Bakayoko a été un franc succès et restera longtemps dans la mémoire des populations de Mopti.
Initié par la famille de l’ancien international, décédé le 30 octobre 2020 et parrainé par Elhadj Boca Bathily, le Mémorial a mobilisé l’ensemble du monde sportif et éducatif de la Région de Mopti, mais aussi les anciens coéquipiers de Bandjougou Bakayoko, venus de Bamako et d’autres villes du pays.
Le coup d’envoi du mémorial a été donné, samedi matin (11 décembre) avec la marche funèbre (plus d’une centaine de personnes ont participé à la marche, dont le maire de Mopti, Issa Kansaye) partie du stade Baréma Bocoum pour le cimetière de Taïkiri pour une séance de prières et de bénédictions.
à l’image du maire Issa Kansaye, l’émotion était sur tous les visages et certains n’ont pu retenir leurs larmes à leur arrivée au cimetière. «J’ai un sentiment de tristesse et de fierté. Bandjougou était une icône pour nous, il a servi le football mopticien et le football malien jusqu’à sa mort. à travers ce Mémorial, notre objectif est d’immortaliser ce grand serviteur du football de notre Région.
J’invite la nouvelle génération à s’inspirer de l’exemple de Bandjougou», a confié Issa Kansaye, la gorge nouée. En larmes, Founèba Bakayoko, la sœur-aînée de l’ancien attaquant s’efforce de glisser quelques mots : «Il était le premier garçon de la famille, il nous a tout donné, il était comme un père pour nous. Bandjougou s’entendait avec tout le monde, il avait un gros cœur.
Que son âme repose en paix», dit-elle, avant de se couvrir le visage pour faire des prières. Oumou Soucko, la mère de feu Bandjougou Bakayoko, a préféré rester à la maison pour faire sa prière. «Je rends grâce à Allah, tout ce que qu’il fait est bon. Bandjougou était quelqu’un de très bien, il a été ce qu’il devait être, un enfant très attachant qui accordait une grande importante aux valeurs familiales. Tout ce que je fais depuis sa mort, c’est prier chaque jour pour le repos éternel de son âme», a murmuré l’octogénaire (83 ans), entourée de ses petits-fils et petites filles.
Le clou de l’événement quelques heures plus tard au stade Baréma Bocoum. L’arène était presque pleine et colorée de banderoles en hommage à Bandjougou Bakayoko. Dans la loge officielle, on notait la présence de plusieurs personnalités, dont le maire, le chef de cabinet du gouverneur et le préfet de Mopti, mais aussi de nombreux anciens coéquipiers du disparu.
Parmi ces anciennes gloires figuraient Mamadou Diarra «Bété», Mamadou Coulibaly «Brin», Cheick Sidatt Sanogo «Botio», Issouf Chérif Sidibé, Mamadou Lamine Kaba «Raba», Moussa Traoré, Mamoutou Kané «Mourlé», Adama Dembelé «Bôh».
La famille de feu Bandjougou Bakayoko est également présente au stade Baréma Bocoum, tout comme le célèbre orchestre de la Venise malienne, le Kanaga.Sur la pelouse le Centre maliano-belge-l’USC Konna s’apprêtent en découdre et chacune des formations rêve de soulever le trophée de cette première édition du mémorial.
Mais avant le coup d’envoi, le chef de cabinet du gouverneur de la Région de Mopti et le frère cadet de Bandjougou Bagayoko, font des témoignages sur la carrière et la vie de l’ancien attaquant du Débo club, du Djoliba, de l’AS Sogemork de Kalana et du Racing club de Bobo-Dioulasso.
«J’ai une pensée pieuse pour feu Bandjougou. Il a consacré toute sa vie au sport et à la jeunesse. J’adresse mes condoléances attristées à la famille du défunt et la félicite pour cette initiative (le Mémorial, ndlr) qui offre l’occasion à la jeunesse de la Région de se retrouver dans la fraternité et la cohésion sociale. C’est un bel hommage pour Bandjougou Bakayoko», souligne Kandara Diawara, alors que Boubacar Bakayoko insiste sur l’héritage familial laissé par l’ancien canonnier.
«Bandjougou était un exemple pour nous, c’était un homme de parole, un rassembleur, un travailleur consciencieux qui n’aimait pas la médiocrité. Au nom de toute notre famille, je remercie le public ici présent et tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’organisation de ce mémorial. Je témoigne ma reconnaissance aux délégations de Bamako, Ségou et Sikasso», salue Boubacar Bakayoko sous les ovations du stade.
Après ces deux allocutions, place sera faite à la grande finale du mémorial entre le Centre Miliano-Belge (CMB) et l’USC Konna. Les deux équipes font honneur à leur rang, en gratifiant le public d’un beau spectacle. Mais à l’issue du temps réglementaire, c’est l’égalité au tableau d’affichage et il faut recourir à la séance des tirs au but pour les départager.
A ce jeu, l’équipe du CMB a les nerfs plus solides que son adversaire et s’impose 3-2. Les premiers mots du capitaine du CMB, Abdoulaye M’Bow seront pour feu Bandjougou Bakayoko. «Je dédie ce trophée à feu Bandjougou Bakayoko, que son âme repose en paix ! On avait à cœur de remporter cette première édition et faire honneur à la ville de Mopti.
Cela aurait été une grande déception de voir l’équipe de Konna partir avec la coupe», a déclaré Abdoulaye M’Bow. Pour mémoire, seize équipes de D2 de la Ligue régionale de Mopti ont pris part à la compétition: l’AS Venise, Saghan, Casier, Douga FC, Atlètico, l’USC Konna, le Débo club, le Bani, Jumbo, l’AS Sabana, l’US Sévaré, l’AS Mopti, le Centre d’animation sportive de Sévaré (CASS), Danaya, l’Etoile Blanche et le CMB. La compétition s’est disputée en éliminatoire directe.
Envoyés spéciaux
Boubacar KANTÉ
Source : L’ESSOR