En lieu et place d’une investiture, Soumaïla Cissé s’est contenté, hier mardi, à un meeting devant la Bourse du travail pour appeler ses partisans à la résistance et au boycott du pouvoir en place. Le chef de file de l’opposition a également appelé à la libération de ses militants arrêtés.
En lieu et place d’une investiture digne du nom, le camp de Soumaila Cissé s’est contenté d’un meeting à l’esplanade de la Bourse du travail du Mali. Plusieurs contestataires des résultats de la présidentielle, dont Choguel Kokalla Maiga ont pris part à la rencontre. Le chef de file de l’opposition refuse toujours d’admettre sa défaite malgré les résultats définitifs de la Cour Constitutionnelle, la prestation de serment du président Ibrahim Boubacar KEITA et son investiture hier par les juges de la Cour suprême.
« Le régime qui ose vouloir nous diriger et nous représenter n’a plus aucune légitimité à compter de ce jour. Oui, à compter de ce jour, je le dis haut et fort, Ibrahim Boubacar Keita n’est plus notre Président. Il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence », a déclaré l’opposant contestataire devant une poignée des militants rassemblés devant la Bourse du travail du Mali.
La prestation de serment du président IBK, hier, devant la Cour Suprême conformément à la constitution du 25 février 1992 a été un événement « imposée et n’est qu’une imposture ». Ensuite, condamnant la cérémonie de prestation de serment d’IBK, le président auto-proclamé affirme que le régime en place n’a « aucune légitimité à compter de ce jour (NDLR 4 septembre) ». Puis d’un ton très ferme, il ajoute : « Je le dis haut et fort, Ibrahim Boubacar Keita n’est plus notre Président. Il n’est plus que le chef d’un clan qui s’accroche au pouvoir par la corruption, la fraude et la violence ».
Selon Soumaila Cissé, les juges de la Cour suprême ont raté l’occasion de rentrer dans l’histoire qui leur offrait la requête des avocats de l’opposition.
« Notre cour suprême après la dernière requête de nos avocats démontrant la forfaiture de la Cour Constitutionnelle a raté l’occasion de rentrer dans l’histoire démocratique du Mali par la grande porte », a-t-il regretté.
Malgré tout, le candidat de la Coalition Restaurons l’Espoir n’abdique pas, a-t-il lancé en appelant comme toujours à un vaste mouvement de résistance.
« J’en appelle donc à un large mouvement national de résistance pacifique et démocratique pour défendre le droit, la démocratie et le vote du peuple malien. Notre lutte collective pour défendre la vérité des urnes et le respect de la souveraineté de notre peuple ne fait que commencer. Je serai toujours à vos côtés. Nous serons toujours ensemble », a-t-il lancé.
Soumaila Cissé a de nouveau insisté sur les raisons pour lesquelles, il rejette les différents résultats de la présidentielle proclamés (provisoires et définitifs). Il soutient que les résultats « sont le fruit de bourrages d’urnes massifs, de mise en circulation sous le manteau de cartes d’électeurs, de trafic de procurations et de votes doubles à grande échelle, du refus d’accepter nos assesseurs dans plus du tiers des bureaux de vote… ».
Soumaila Cissé est convaincu que toute autre explication en dehors de ces faits et informations « n’est que mensonge et trahison », a-t-il déclaré.
Soumaïla Cissé a dénoncé la fraude électorale, le bourrage des urnes et l’arrestation de certains de ses militants.
« Après avoir acheté les consciences et volé l’élection présidentielle, ce régime censure des médias privés, lance sa police politique sur nos militants et intimide nos partisans. Paul Ismaël Boro et Moussa Kimbiri sont dans leurs geôles. Les bureaux de l’URD ont été violés ce matin. Birama Diarra, conseiller communal de Sangarébougou y a été interpellé. Il est depuis détenu au commissariat du 4e arrondissement », a lancé le candidat malheureux de la présidentielle avant d’appeler à leur libération.
Par Sikou BAH
Info-matin