La salle de réunion du rectorat de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) a servi de cadre, avant-hier samedi, pour la présentation officielle d’un ouvrage intitulé : « Évolution des systèmes fonciers au Mali : Cas du bassin cotonnier de Mali sud, zone office du Niger et région CMDT de Koutiala. » L’ouvrage présenté au public est une production du Pr Bakary CAMARA, doyen de la faculté de droit public (FDPU) de ladite université.

L’ouverture était présidée par le Dr Zoumana Diarra, qui faisait également office de maître de cérémonie. On y notait la présence d’invités de marque, notamment de l’auteur dudit ouvrage, on moins doyen de la faculté de droit public à (l’USJPB) ; du représentant de la CMDT, M. Brehima SANOGO ; du vice-recteur de l’USJPB, le Pr Moussa DJRE ; du modérateur de la cérémonie le Pr Doulaye KONATE. Étaient également de la partie trois grands lecteurs et écrivains, dont les professeurs Cheibane COULIBALY, Nafet KEITA et le Dr Ousmane TRAORE, ainsi que des doyens d’autres facultés des universités de la place, etc.
À l’entame des débats, le Pr DJIRE en qualité de vice-recteur de l’USJPB a salué le courage et l’abnégation de l’auteur qui a osé et qui va fournir de la matière aux universitaires de notre pays.
L’ouvrage est constitué de 350 pages, l’approche utilisée est systémique, a indiqué l’écrivain lui-même. Le livre relate l’histoire de la production cotonnière en 2 phases : une période précoloniale et coloniale.
Le livre, de façon générale, explore l’évolution des systèmes fonciers dans le bassin du fleuve Niger au Mali. Il analyse les fondements de la tenure foncière et les différentes perturbations culturelles que les systèmes fonciers de cette région ont connues, depuis le IXe siècle… Malgré la résistance des logiques paysannes, le processus d’individualisation de la propriété foncière amorcée depuis la colonisation continue et a commencé, ces vingt dernières années, à s’accélérer à cause des nouvelles politiques et développement de l’État. Dans cet ouvrage, le phénomène est mis en évidence par la multiplication et la complexification des différents acteurs qui interviennent dans le foncier… Les conflits fonciers se transportent de plus en plus vers les tribunaux qui montrent le plus souvent leurs limites, car les décisions de justice ne peuvent pas, le plus souvent, être appliquées sur le terrain. À côté des traditionnels agriculteurs apparaissent des organisations non gouvernementales nationales et internationales, des associations, des collectivités territoriales et de grands et petits privés exploitants agricoles.
L’émergence de ces acteurs et de la politique de réformes institutionnelles de l’État qui se résume dans ce livre à la décentralisation et au toilettage et création de textes juridiques contribuent à promouvoir la concertation et à renforcer la démocratie basée sur le libéralisme économique et l’individualisme. Une situation qui favorise non seulement la déstructuration du foncier coutumier, mais aussi la reconnaissance partielle ou totale de certaines règles coutumières relatives au foncier.
Ainsi, l’ouvrage met en évidence, le changement progressif du statut de la terre et des rapports à la terre du Malien général et en particulier dans le bassin du fleuve Niger. Il est suggéré que malgré ces transformations inévitables, les réformes institutionnelles doivent être mesurées. Elles doivent se faire d’une manière prudente, méthodique avec patience et détermination tout en prenant en compte certaines réalités pour atténuer son impact sur les populations rurales.
Auparavant, Mr CAMARA, auteur du livre a levé le voile sur les difficultés rencontrées tout au long de ses recherches et a salué ses encadreurs dans le cadre de l’édition de cet ouvrage.
Du point de vue des 3 lecteurs, le livre est hautement scientifique et retrace les réalités de nos milieux socio-culturels explorés. Selon eux, le livre est d’une importance grandiose et vu le contenu, l’ouvrage peut contribuer au processus de la paix et de réconciliation nationale en cours dans le pays.
Il faut noter que l’ouvrage a été édité par le Conseil pour le développement de la recherche en science sociale en Afrique (CODESRIA). Il est disponible à la librairie BAH et bientôt à la faculté de droit public (FDPU).

Par Bénédicte SOMBORO (stagiaire)

Source: info-matin