Octobre et novembre 2023 et les élections du Président de la République sont prévues en février 2024.
C’est ce chronogramme électoral qui marquera la fin de la transition que les plus hautes autorités ont présenté à la classe politique et la société civile et par ricochet à la Cedeao et à la communauté internationale pour appréciation, à travers le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en vue d’obtenir la levée des sanctions.
Vue l’importance de l’ordre du jour, beaucoup de présidents de partis politiques et de la société civile ont répondu à l’invitation du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement. Ainsi, on pouvait noter la présence remarquable du président du RPM, Dr Bokary Tréta, du Morema, Me Kassoum Tapo, de l’Adema-Pasj, du CDS-Mogotiguya et celui du conseil national de la société civile, M. Boureima Allaye Touré.
Selon le porte-parole du gouvernement, cette rencontre avec la classe politique et la société civile s’inscrit dans la dynamique de trouver un consensus qui est une importance capitale pour la réussite de la transition qui passe par les réformes pertinentes pour la refondation de l’Etat, l’organisation d’élections libres, crédibles, transparentes et apaisées.
« La classe politique malienne a toujours été consultée à chaque fois que les questions électorales et les réformes institutionnelles sont débattues. Le contexte actuel de notre pays appelle de chacune et de chacun de nous une unité de cœur et des esprits en vue de sortir de notre pays de cette crise multidimensionnelle », lance colonel Abdoulaye Maïga.
Après avoir écouté religieusement le chef du département de l’Administration territoriale et de Décentralisation, le président du Morema, Me Kassoum Tapo, s’est réjoui de la reprise du dialogue entre le porte-parole du gouvernement et la classe politique qui avait été rompu.
« On se réjouit de la reprise du dialogue avec le ministre. La classe politique avait été écartée. C’est une reprise des activités normales entre ce département qui a retrouvé ses prérogatives dans le cadre de l’organisation des élections grâce aux différents amendements qui ont été faits par le CNT », pense-t-il.
Pour lui, c’est un nouvel espoir qui vient de naitre pour « qu’on puisse aller vers des élections crédibles et transparentes. On nous a soumis un chronogramme sur lequel les partis vont apporter leurs réflexions pour qu’on puisse avancer et sortir de la transition. Ce chronogramme est réaliste. On va apporter des amendements pour pouvoir avancer ».
Son point de vue a été partagé par le président du RDS, Younouss Hamèye Dicko, qui dira que le chronogramme électorale proposé le colonel Abdoulaye Maïga est incitatif, qui lui parait sérieux et suffisamment étoffé. Mais le problème qui pourrait se poser est si tout ce qui a été proposé est faisable en 24 mois.
Parce que l’erreur que « nous commettons toujours, c’est de mettre beaucoup de choses dans un espace de temps dans lequel les choses ne sont pas réalisables. Le chronogramme doit disposer de programme écrit pour qu’on puisse faire des appréciations ».
Même son chez la représente de l’UM-RDA, Diarra Racky Talla, qui renchérit : « Nous nous réjouissons des avancées notables en matière de réformes, mais aussi des décisions prises par les plus hautes autorités pour que le Mali aille vers l’organisation d’élections transparentes et apaisées. Pour nous, c’est une avancées majeure étant entendu que les indications qui sont dessus sont une preuve de bonne foi quant à leur volonté d’aller vers des élections ».
« L’adoption et la promulgation de la loi électorale, le décret du président de la transition qui fixe la création d’une commission pour la relecture de la constitution et toutes les réunions dont nous avons été partie prenante par rapport au projet de chronogramme qui a été proposé, nous parait être un pas significatif que la Cedeao appréciera avec nous pour que nous puissions sortir très rapidement de la situation qui prévaut », dira aussi le président de l’Adema-Pasj.
La société civile aussi sort très réconfortée de ce cadre de concertation qui vient de commencer. « Aujourd’hui, on nous a appelé pour nous dévoiler le chronogramme de toutes les élections. Mais ce n’est pas une fin en soi puisque c’est un processus. Nous pensons que ce dialogue qui a commencé doit prévaloir dans l’inclusivité et dans la communication totale. On ne peut rien construire sans le dialogue », conseille Boureima Allaye Touré, président du Conseil national de la société civile.
Explicitement, le gouvernement a proposé à la classe politique que le scrutin référendaire est prévu en mars 2023, les élections des conseillers des collectivités territoriales en juin de la même année. Les élections des députés se dérouleront en novembre 2023 et l’élection du Président de la République en février 2024.
Adama DAO
Source : Tjikan