Le ministre des Droits de l’Homme, Me Kadidia Sangaré Coulibaly, a effectué, hier, une visite à la Maison centrale d’arrêt de Bamako (MCAB) et au Service d’investigations judiciaires (SIJ) pour s’enquérir des conditions de vie des détenus. La Maison centrale d’arrêt de Bamako a été la première étape de cette visite. Sur place, le ministre a été accueilli par le directeur national de l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, Abdoulaye Idrissa Maïga et le régisseur de la prison centrale de Bamako, le lieutenant-colonel Adama Guindo.
Apres avoir inspecté les différentes cellules de détention, Me Kadidia Sangaré Coulibaly a pu constater de visu les difficultés auxquelles les détenus sont confrontés. Il s’agit, entre autres, de l’engorgement des cellules de détention, la lenteur des procédures judiciaires et l’insuffisance de médicaments pour les soins appropriés de ceux qui sont en détention.
Le régisseur de la Maison centrale d’arrêt de Bamako expliquera que sa structure enregistre, en ce moment, 2 063 détenus pour une capacité d’accueil de 400 détenus. Ce qui justifie l’engorgement. Mais le régisseur a aussi remis sur le tapis la problématique de la lenteur des procédures. A cet effet, il a rappelé que sur les 2.063 détenus de la prison centrale, seulement 399 sont condamnés. Quid des autres ? Adama Guindo a donc fait le plaidoyer auprès du ministre afin que les procédures judiciaires soient accélérées.
En réponse, Me Kadidia Sangaré Coulibaly dira que les personnes privées de liberté ont aussi des droits. Face à cette exigence, les prisonniers sont en droit d’attendre de leur hôte du jour une réaction pour rassurer mais surtout rompre le silence autour de la question.
Après la Maison centrale d’arrêt, le ministre a mis le cap sur le Service d’investigations judiciaire où il a été reçu chaleureusement par le lieutenant-colonel Sékou Sidibé. Me Kadidia Sangaré Coulibaly a rappelé que notre pays, ayant ratifié les textes, notamment la Déclaration universelle des droit de l’Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, doit prendre des mesures pour protéger les personnes privées de liberté contre la torture et le traitement inhumain et dégradant.
Par ailleurs, elle a lancé un appel aux juges d’instruction et aux procureurs de tout faire pour accélérer les procédures surtout en cette période de chaleur, en vue de désengorger un peu la Maison centrale d’arrêt de Bamako. De surcroit, Me Kadidia Sangaré a indiqué que compte tenu du souhait du président de la République d’améliorer les conditions de vie de tous nos compatriotes, c’est un devoir pour elle de venir jauger les conditions des personnes en détention qui sont aussi des Maliens. Elle a remercié les différents responsables des deux structures pour les efforts entrepris dans le cadre de l’humanisation des lieux de privation de liberté.
Bembablin
DOUMBIA
Source: Essor