Élu à l’unanimité à la tête du directoire de l’AS Réal de Bamako, il y a quelques jours, Me Famakan Dembélé, devenu ainsi le nouveau président des Scorpions de Bamako, nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il parle de son élection, ses ambitions pour le club, les grands chantiers auxquels son bureau va faire face durant son mandat, ses secrets pour redresser la barre du club et comment il compte gérer cumulativement les postes de président de la Commission ad hoc du football féminin de la Fédération malienne de football et de président de l’AS Réal de Bamako.
Aujourd’hui-Mali : Quel commentaire faites-vous de votre brillante élection à la tête du Comité exécutif de l’AS Réal de Bamako ?
Me Famakan Dembélé : Avant tout, je tiens à remercier le président sortant de l’AS Réal de Bamako, Dr Seydou Sow, pour tous les actes qu’il a pu poser au sein du club pendant plus de 20 ans. Je remercie également les anciens joueurs du club pour leur accompagnement au moment où le club était en difficulté.
En plus de cela, les supporters et toute la famille de l’AS Réal de Bamako, je les remercie et les félicite pour la marque de confiance qu’ils ont placée en ma modeste personne en me mettant à la tête du directoire du club. Par rapport au déroulement de l’élection, je tiens à vous dire que je suis membre du Conseil d’administration de l’AS Réal de Bamako. Maintenant, pour être candidat, il faut être membre de ce Conseil d’administration. Il y a quelques semaines, un appel à candidature a été lancé pour le poste de président du club. Alors, j’ai postulé et j’étais le seul candidat pour le poste. Le jour de l’Assemblée générale extraordinaire, le jeudi 12 juillet 2022, à l’unanimité, j’ai été élu à la tête de l’AS Réal de Bamako.
En un moment de la saison qui vient de s’achever, l’AS Réal était dans une zone de turbulence ? Quelle explication à son sauvetage ?
L’explication que je peux donner à ce sauvetage, c’est-à-dire que, dans un premier temps, il n’y avait pas de joueurs de qualité dans l’effectif du club. C’est pour cela, vous avez remarqué que lors de la première phase du championnat national de Ligue I Orange, le club était au bas du tableau. C’était vraiment inquiétant, mais avec l’arrivée du coach Nouhoum Diané qui est un entraîneur d’expérience, il a renforcé l’effectif avec des joueurs de qualité. C’est la raison pour laquelle le club a terminé à la place de 6ème du championnat national et finaliste de la Coupe du Mali de football.
Vous venez de prendre le train en marche. Quel est votre secret pour redresser la barre ?
Vous savez, j’e n’ai pas de secrets particuliers, mais ce que je peux vous dire, c’est que dans la vie il faut être humble, rassembleur et écouter tout le monde. Je pense que c’est cela ma force. Je ne fais pas de distinction entre les gens. Pour moi, les gens sont égaux parce que l’être humain naît dans les bras de gens et le jour où il va retourner vers le ciel, il sera déposé dans sa dernière demeure par les hommes. C’est cela mon secret, je suis très sociable.
Quels seront les grands chantiers du nouveau bureau ?
C’est le lieu de remercier le président Dr Seydou Sow parce qu’il nous a laissé un projet sportif très intéressant. Maintenant, c’est à nous, les membres du nouveau bureau, de pérenniser cela et de l’améliorer davantage parce que l’AS Réal de Bamako est un grand club. Maintenant, notre objectif pour la saison prochaine (2022-2023) est de gagner tous les trophées possibles, c’est-à-dire être champion du Mali, gagner la Coupe du Mali et aller très loin à la Coupe de la Confédération Africaine de Football (CAF), la saison prochaine. En plus de cela, l’un des axes de mon programme sera accentué sur la formation à la base, c’est-à-dire le football des jeunes au niveau du club. Vu que les anciens joueurs du club s’intéressent davantage au club, ensemble nous allons constituer un noyau solide qui va s’occuper de différentes catégories de jeunes de 12 jusqu’à 18 ans.
Que pensez-vous du mal vivre des clubs maliens ?
Je crois que cela est une réalité, mais aujourd’hui les dirigeants des clubs doivent mettre dans leur tête que le football repose sur la jeunesse et puis c’est l’union qui fait la force. Maintenant, les clubs de la première et de la deuxième division doivent comprendre que le but de leur création est de jouer au ballon. Ils doivent s’aimer de cœur et d’esprit afin qu’ensemble ils puissent atteindre leur objectif parce que la division, les querelles et autres au sein du club ne paient pas du tout.
Je prends l’exemple sur moi, lorsque j’étais élu à la tête de l’AS Réal de Bamako, mon premier mot a été de dire aux responsables du club que je serai un président rassembleur, c’est-à-dire il y a une équipe et à la tête de chaque équipe il y a un président. Mais le président n’est rien sans les autres membres parce que chacun doit jouer pleinement son rôle afin que l’équipe puisse être très performante. Aujourd’hui, il est impossible qu’une seule personne prenne en charge totalement un club, c’est de l’amateurisme.
Selon certaines informations, c’est le directoire de l’AS Réal de Bamako qui a poussé Dr Seydou Sow à la démission. Est-elle vraie, cette information ?
Je crois que non ! Le président Dr Seydou Sow n’a pas démissionné. Comme son mandat a pris fin, il a jugé nécessaire d’aller se reposer parce que plus de trente ans dans la gestion d’un club, cela n’est pas facile. Il est important de souligner que Dr Seydou Sow nous a laissé un très bon projet du club. Durant son mandat, il a réalisé trois (3) terrains gazonnés, deux châteaux d’eau, une tribune et des vestiaires. Franchement dire, il faut reconnaître qu’il a fait ce qu’il peut pour le club. En plus de cela, dans son projet sportif, il prévoyait la construction d’un terrain de basketball, d’un bâtiment administratif et du logement des joueurs. Maintenant, nous allons pérenniser cela et tout en l’améliorant davantage. Dr Seydou Sow est vraiment à féliciter pour tout ce qu’il a fait pour le club.
L’AS Réal a été dans le temps un grand club avec de grands joueurs. Pensez-vous qu’il aura encore se statut ?
À cœur vaillant, rien n’est impossible ! L’AS Réal de Bamako est un grand club, par exemple : le premier ballon d’Or Africain, Salif Kéïta, est issu de l’AS Réal. En plus de cela, je pense à Fantamady Kéïta, Feu Nany Touré, Ousmane Traoré…C’est pour vous dire l’AS Réal de Bamako est un grand club, d’ailleurs l’un de nos objectifs est de redonner un nouveau visage au club.
Votre poste de président de la Commission ad hoc du football féminin de la Fédération malienne de football est-il compatible avec le poste de président de l’AS Réal de Bamako ?
Je crois le ballon est rond, le président de la Fédération malienne de football, Mamoutou Touré dit Bavieux, m’a fait confiance en me confiant la Commission ad hoc du football féminin. Maintenant que je suis président de l’AS Réal de Bamako, le dernier mot lui revient, c’est-à-dire en laissant continuer mon travail ou pas. À mon intime conviction, il n’y a pas d’incompatibilité entre les deux postes. Je peux bel et bien gérer ensemble les deux instances.
Votre mot de la fin ?
Pour mon mot de la fin, je tiens à dire à la famille de l’AS Réal de Bamako que notre porte est grandement ouverte à tout le monde, c’est-à-dire qu’ils viennent avec leur petite pierre pour la construction de la maison du Réal. C’est l’union qui fait la force. La division et autre ne paient pas du tout. Je demande à tous les Réalistes de s’unir, de s’aimer de cœur et d’esprit.
Réalisé par Mahamadou TRAORE
Source: Aujourd’hui-Mali