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MBS superstar (volet 2), le clergé salafiste sous surveillance

Mohamed Ben Salman, dit MBS, a mis au pas la famille royale avec l’accord et le soutien de la hiérarchie wahabite, soucieuse de pureté morale islamqiue, qui cimente le pouvoir du clan Saoud depuis plus de deux siècles. Encore fallait-il contenir et contrôler ces islamistes rigoristes pour moderniser le Royaume. Ce que MBS est parvenu à négocier.

Avant même que MBS devienne prince héritier, les autorités saoudiennes avaient prudemment limité l’étendue du pouvoir des wahabites. En août 2010, par exemple, feu le roi Abdallah a publié un décret selon lequel seuls les universitaires approuvés par l’État  étaient autorisés  à émettre des fatwas.

Sous MBS, des mesures plus drastiques ont été prises. En avril 2016, le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice a été déchu de ses pouvoirs de police. Finie la police des mœurs ! En décembre 2016, le roi lui-même  a été nommé  des ecclésiastiques plus modérés au Conseil des grands érudits, la plus haute instance religieuse du pays. Et en 2017, les concerts de musique et des événements publics mixtes pour les deux sexes ont été autorisés pendant que les cinémas  ont été autorisés à réouvrir  après 35 ans de fermeture.

MBS a fait le constat que l’islam rigoriste avait pu entraver le développement socio-économique et n’est pas compatible avec les aspirations de la jeune génération. D’autres changements drastiques sont en cours, notamment la modernisation du droit saoudien et sa sortie du carcan islamique. La modernité avant la charia en quelque sorte.

« Nous allons revenir à ce que nous étions avant – un pays d’islam modéré ouvert à toutes les religions et au monde », a affirmé MBS face à un parterre d’investisseurs internationaux.  

MBS a été aidé dans ses projets de réforme par Mohamed al Issa, ex-ministre de la justice devenu président de la Ligue islamique mondiale, une organisation qui était traditionnellement le bras armé du wahabisme. Al Issa a fait adopter une importante réforme judiciaire qui a bridé le pouvoir d’interprétation de la loi par les oulémas. A la tête de la Ligue islamique mondiale, il a ouvert la voie à toutes les réformes sociétales promues par MBS. Lorsque les oulémas se sont opposés à l’introduction de spectacles en Arabie Saoudite, al Issa a riposté sans hésiter que « Les Saoudiens ont le droit de se divertir. Ceux qui n’aiment pas ça peuvent rester chez eux. »

Une autre manière de réduire le pouvoir des oulémas à été d’accroitre leur nombre pour promouvoir des hommes jeunes et moins fermés aux évolutions sociétales

En  2023, après six ans de pouvoir absolu, MBS dirige une Arabie saoudite contrastée. C’est un endroit où vous pouvez être invité dans la même fête dansante que Will Smith mais où aucun établissement ne vous vendra une bière, du moins pas en public. C’est un pays ou les jeunes sont accros à Snapchat mais où les taxis ont des kiblahs numériques insérées dans le tableau de bord qui indique la direction de La Mecque.

Les Saoudiens voyagent beaucoup en Occident, mais les avions et les cafés saoudiens continuent d’avoir des salles de prière à l’arrière. Les femmes peuvent conduire une voiture mais il existe un code vestimentaire public traditionnel – robes blanches pour les hommes, abayas noires pour les femmes – qui est encore largement observé, mais pas obligatoire.

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SourceNouvel Horizon

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