L’Agence nationale pour la sécurité routière (Anaser) est frappée de plein fouet par la mauvaise gestion, la corruption et les détournements de fonds. Ce chef-d’œuvre est à mettre à l’actif de la directrice nationale, Assa Sylla. En deux ans, cette dame, avec la bénédiction des militaires de Kati, certains anciens et l’actuel ministre, a transformé la lutte contre la sécurité routière en lutte d’enrichissement.
La machine à sous continue à «vomir» de l’argent pour Madame Sylla, pardon, elle n’est pas mariée. Rien ne semble l’arrêter malgré des procès en vue, notamment contre Ecobank, même les notes de l’actuel ministre n’y peuvent rien. Sa Courtoise Suffisance pourrit l’atmosphère à l’Anaser : elle ne parle avec aucun agent et ne fait plus confiance à personne.
Le pire des mensonges, c’est se mentir soi-même. Malheureusement, quand on ne veut rien voir, ni comprendre, on ne fera confiance à personne. C’est ce qui arrive à la directrice générale de l’Anaser venue à la faveur du coup d’Etat de 2012. Elle se détachera des militaires avec le départ du général Abdoulaye Koumaré, pour s’attacher les services de l’actuel ministre de l’Equipement et des Transports. Un autre ministre de l’actuel gouvernement fait des affaires en communication avec elle. La Kaysienne confond vitesse et précipitation. Elle, dont la principale préoccupation demeure comment satisfaire financièrement ses amis et parents et autres associés.
Au-delà de tout cela, la question que l’on se pose est de savoir comme cette dame est devenue directrice de l’Anaser ? Question pertinente au regard de l’arrêté N°10/3322/ MTFPRE-DNFPP portant intégration dans la fonction publique. Cet arrêté a été signé le 08 octobre 2010 par Abdoul Wahab Berthé, alors ministre en charge de la question. Assa Sylla, numéro matricule 0111-818-R, née le 12 juillet 1968 à Kayes, se retrouve curieusement sur une liste d’intégration de contractuels pour devenir fonctionnaire. Visiblement, les liens de copinage avec certains ministres ont dû peser en sa faveur. Parce qu’il en faut des coups de piston pour que quelqu’un qui a intégré la fonction publique en 2010 devienne directeur national en 2012 ! Il y a donc là une violation des dispositions pratiques d’organisation des textes d’intégration des contractuels des différentes catégories de l’administration dans la fonction publique de l’Etat.
Il faut le lui reconnaître, Assa Sylla a passé tout son temps comme chargé de mission au ministère de l’Equipement pour ensuite devenir directrice nationale de l’Anaser. La triche, elle l’a dans le sang ; voler ou détourner des fonds de l’Etat demeure son sport favori. Assa Sylla ne s’encombre donc pas de scrupules pour arriver à ses fins. De l’Adéma au PDES, elle s’est retrouvée avec les militaires de Kati. Actuellement, elle veut intégrer le Rpm de façon frauduleuse comme elle l’a pour intégrer la fonction publique.
Prise la main dans le sac dans une affaire d’achat de matériel informatique et 4 véhicules, alors qu’un fractionnement a été constaté, elle avait demandé au chef service administratif et financier de l’Anaser comment cela a pu se produire. Alors que ce dernier n’en était pas informé, encore moins impliqué dans la procédure d’acquisition dudit matériel. Il ne pouvait par conséquent apporter aucun éclaircissement. Sa responsabilité n’est nullement engagée, car relativement au contrôle effectué sur les exercices 2011, 2012, 2013, la directrice lui avait retiré son pouvoir de signature des documents (bons de commande, bons de travail et engagements des dépenses), dès la prise de fonction du chef du service administratif et financier de l’Anaser.
Pour comprendre Assa Sylla, comprenez seulement qu’elle doit son poste aux militaires de Kati, auxquels elle ne pouvait rien refuser, notamment aux Tondjon de Seyba Diarra qui venaient régulièrement se servir à l’Anaser. Alors, c’était tout à fait normal que la directrice gère l’Anaser comme sa propre entreprise. Elle s’est arrogée toutes les responsabilités et tous les rôles, y compris gérer la communication de la boîte. L’actuel chargé de mission ne connaît la couleur d’aucun mandat relatif aux journaux et radios.
Le règne absolu de la directrice s’arrêtera aux moments de flottement que notre pays a connus, où personne n’osait toucher aux proches de Kati. C’est à la suite de la visite des inspecteurs de l’inspection du département que la directrice a autorisé le chef du service administratif et financier à signer des documents, en janvier 2014 tout près. Comme si tout cela ne suffisait pas, la directrice nationale de l’Anaser avait tenté d’annuler la nomination du DAF, au même moment elle lançait un nouvel appel d’offres ouvert pour l’acquisition de quatre véhicules. Cet appel sera déclaré infructueux dans un premier temps, car le DAF s’est opposé à l’attribution du marché à un opérateur du choix de la directrice (PI Soum Motors), qui ne remplit pas les conditions.
Comme pour dire que l’agissement de la directrice de l’Anaser relève de l’abus et de l’arbitraire. En tout cas, à cause d’un problème de détournement, Ecobank s’apprête à aller en procès contre l’Anaser pour mauvaise gestion de compte bancaire. Nous y reviendrons.
Kass El DIANY
SOURCE: Le Reporter