Biram ould Dah ould Abeïd, Brahim ould Bilal et Djiby Sow, ces trois militants anti-esclavagistes en Mauritanie retiennent leurs souffles. La cour d’appel de Aleg au sud du pays va sceller leur sort ce jeudi lors d’un procès. Arrêtés en novembre 2014 à Rosso dans le sud du pays alors qu’ils participaient à une caravane de sensibilisation contre l’esclavage, Biram ould Dah ould Abeïd, président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG de défense des droits civiques, son vice-président Brahim ould Bilal et Djiby Sow, ont été condamnés en janvier dernier à deux ans de prison pour rébellion et manquement à l’autorité publique.
Aucun d’entre eux ne sera présent lors du procès. En effet, Djiby Sow libéré provisoirement pour raison de santé en juin dernier, se trouve en Allemagne afin d’y subir des soins. Les dirigeant de l’IRA ont quant à eux annoncé leur intention de ne pas se rendre à l’audience tout en incitant leur avocats à faire de même. Pour eux, leur procès doit se tenir à Nouakchott et non à Aleg. Pour des raisons d’ordre public, leur procès a été transféré à Aleg.
Le transfert dans cette ville n’a pas été choisi au hasard puisque c’est une manière de couper les prévenus de leurs soutiens et ainsi éviter tour débordement. Un des avocats de la défense dénonce un procès politique.
En grève de la faim depuis lundi 23 février 2015 afin de protester contre leurs conditions de détention, les trois militants anti-esclavagistes condamnés en janvier dernier ont mis fin quatre jours plus tard à leur grève de la faim en contrepartie de l’amélioration de leurs conditions carcérales, selon Hammady Ould Lehbouss, porte-parole de l’initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG anti-esclavagiste.
L’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie. Une nouvelle loi durcissant la répression de l’esclavage, devenu crime imprescriptible, a d’ailleurs été adoptée il y a dix jours.
Source: Afrik