Le gouvernement mauritanien a annoncé jeudi qu’il entendait prendre les « mesures nécessaires » pour protéger les victimes de licenciements dans les sociétés d’exploitation de mines d’or et de cuivre qui viennent de toucher près de 500 personnes.
« Le gouvernement va prendre les mesures nécessaires pour protéger les citoyens victimes de ces licenciements », a déclaré à la presse le ministre mauritanien des Affaires économiques, Sidi Ould Tah, à l’issue d’un conseil des ministres.
« Nous sommes sur un projet (de texte) plus général qui concerne la protection de la main d’oeuvre dans tout le secteur, y compris la Société nationale industrielle et minière » (SNIM), qui exploite le fer, a-t-il affirmé.
Après la société canadienne Kinross qui exploite la mine d’or de Tasiast, à 150 km au nord de Nouakchott, et a annoncé le 22 décembre avoir licencié près de 300 de ses travailleurs, une autre entreprise canadienne, Mine de cuivre d’Akjoujt Mauritanie (MCM), a licencié elle aussi 163 de ses employés en début de semaine.
Plusieurs dizaines d’entre eux ont manifesté jeudi devant la présidence à Nouakchott pour dénoncer le caractère « abusif » de ces licenciements et demander à l’Etat d’intervenir pour « sauver les intérêts des Mauritaniens victimes de l’arbitraire ».
Le président de la Coordination de l’opposition démocratique (COD), Ahmed Ould Daddah, a condamné ces licenciements et affirmé que le « pouvoir était au courant », l’accusant même de « complicité » avec les entreprises qui ont licencié.
Il a estimé que le gouvernement aurait dû intervenir pour empêcher ces licenciements en « procédant notamment à l’allégement de ses impôts sur Tasiast pour sauver les emplois et maintenir un climat social serein ».
La société Kinross a expliqué ces suppressions d’emplois par « la chute mondiale des cours de l’or qui perd 30% de sa valeur et d’une hausse des coûts de production ».