La localité de Matomo (arrondissement de Saye, cercle de Ke-Macina, région de Ségou) a connu dans la journée du mercredi dernier, une atmosphère particulière après l’arrestation de plusieurs personnes suspectées d’être des djihadistes ou leurs complices. Elles ont ensuite été relâchées selon des sources locales.
La localité de Matomo dans le cercle de Ke-Macina est très proche de Diafarabé (région de Mopti), une zone affectée par le phénomène djihadiste. Elle fait régulièrement l’objet d’attaques ciblées, causant souvent des pertes en vies humaines. Elle fait partie des zones où il est interdit de circuler à moto. Une mesure de l’Etat à travers le Chef d’état-major général des armées pour lutter contre le terrorisme.
Dans le but d’apporter leur contribution dans la sécurisation de leur terroir, des chasseurs « dozos » de ces zones concernées par l’insécurité se sont organisés pour mener de façon coordonnée, des patrouilles. A Saye, un village proche de Matomo, les populations sont depuis plus d’un an, sous un ‘’couvre-feu’’ des « dozos » qui commence à partir de 00 heure. Les contrevenants s’exposent au payement de 25.000 FCFA d’amende. La mesure est loin de faire l’unanimité chez les autorités locales encore moins chez les populations
C’est dans ce contexte que ces « chasseurs » de la zone de Matomo, ont procédé le mercredi 14 mars dernier à plusieurs arrestations en pleine foire. Cette arrestation a créé une vive tension dans la commune. Parmi les personnes arrêtées figure B. Guindo, un homme d’affaires et homme politique. C’est pourquoi, certains n’ont pas hésité à brandir la thèse du règlement de compte politique. Mais le pire a été évité avec leur libération dans la même soirée du mercredi.
Nous avons pu contacter B. Guindo après son retour en famille dans la matinée 15 mars dernier. Il nous a rassuré qu’il se porte bien. Selon nos sources, ce dernier aurait été arrêté par 4 hommes armés en pleine foire. Ils lui ont demandé de les suivre hors du village. On ignore pour l’instant les véritables raisons de leur arrestation. Mais de nombreux témoignages indiquent qu’ils sont suspectés de djihadisme ou de complicité avec les djihadistes.
M.D
Source: Tjikan