La localité de Sokolo, dans la région de Ségou, a été le théâtre d’un violent combat, le dimanche 26 janvier 2020, suite à l’attaque du poste de la gendarmerie qui s’y trouve vers 05 heures du matin, par des hommes armés à bord de plusieurs motos et pick-up. L’attaque aurait fait près d’une trentaine de morts et plusieurs blessés, et aussi des personnes portées disparues. Côtés assaillants, près d’une vingtaine de morts.
À ce bilan humain, s’ajoutent des matériels emportés par les assaillants qui seraient restés sur place jusqu’à 08h du matin avant de quitter, non pas sans mettre du feu au camp. C’est la deuxième attaque du genre en moins d’une dizaine de jours. En effet, dans la nuit du 22 au 23 janvier dernier, une position des FAMA a été visée par le même type d’attaque et presqu’à la même heure dans la région de Mopti. Il y a eu officiellement 07 morts du côté des soldats maliens.
Et comme après chaque coup de ce genre, une rencontre à la limite ridicule réunit le Président de la République, chef suprême des armées, et des hauts gradés de la grande muette à Koulouba. Une rencontre qui n’aura jusqu’ici pas servi à grand-chose sur le sort macabre qui se déchaine contre les soldats engagés sur le terrain. Apparemment, on n’aurait pas encore, au sommet de l’Etat, que la situation a dépassé le seuil critique, qu’il ne s’agit plus aujourd’hui de discourir, mais plutôt d’agir, et très vite, pour changer le cours des choses !
Agir pour changer le cours des choses, c’est d’équiper et de doter l’armée malienne, dont le courage et la détermination des hommes qui la composent ne sont plus à démontrer, des avions de combat de reconnaissance. Oui, tant que nos FAMA resteront amputés d’équipements et d’avions de combat et de reconnaissance, le deuil sera notre quotidien, et quel sinistre quotidien que de voir nos enfants mourir à la fleur de l’âge, que de voir nos grand-frères et nos tontons ne laisser derrière eux que ruine faite de veuves et d’orphelins, de vieilles mamans inconsolables ?
Agir pour changer le cours des choses, c’est de dire à la France de lever l’embargo de fait, à nous imposer, quant à l’achat d’armements et d’avions de combat ! L’Etat islamique n’a pas été défait en Syrie et dans le golf par des troupes au sol, mais bien par la force de frappe des tonnes de bombes larguées par des avions de combat… Ce serait donc illusoire pour nous de pouvoir y arriver avec des soldats abandonnés à eux-mêmes sans matériels adéquats, sans soutien aérien !
Agir pour changer le cours des choses, c’est de vider le fond de l’affaire dite des « avions cloués » au sol, afin que toutes les sangsues civiles et militaires qui y sont trempées comme leurs mains trempées du sang de nos soldats, payent leur crime, pour l’honneur et la grandeur du Mali, pour le repos de l’âme de soldats !
Seydou DIALLO
Source : LE PAYS