Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Bras de fer entre le PM et les Syndicats des Enseignants qui a abouti à la paralysie totale de l’Education : L’Etat met à exécution sa décision de recruter 15 300 enseignants volontaires ‘’pour sauver l’école’’

Le Directeur Général du centre National de Promotion de volontariat au Mal (CNPV), Monsieur Sekou Oumar Coulibaly, a annoncé, par décision N° 001 DG/CNPV, l’ouverture d’un recrutement de 15 300 enseignants volontaires repartis entre différents niveaux d’études comme suit : 10 300 pour l’enseignement fondamental 1 et 2 (premier et second cycle) et 5 000 pour l’enseignement secondaire. Le contrat qui liera les volontaires à l’Etat a une durée de six mois.

 

La nouvelle est tombée lundi 27 janvier 2020. Le Premier responsable du Gouvernement vient de mettre en phase d’exécution sa volonté exprimée il y a quelques semaines devant les partis politiques, lors de la deuxième journée des travaux sur les grandes orientations politiques sur la mise en œuvre des résolutions et recommandations issues du Dialogue National Inclusif au CICB. Ce jour, le PM, Dr Boubou Cissé annonçait dans son discours un possible recrutement des enseignants volontaires pour suppléer les enseignants grévistes : « Malgré tous les efforts consentis, si les enseignants refusent la conciliation, l’Etat assumera ses responsabilités pour que les enfants aillent à l’école. Le gouvernement envisage de recruter les 15.000 volontaires sortants de l’IFM pour suppléer les enseignants grévistes le temps de trouver un compromis. »

Le contenu du communiqué qui annonce le recrutement est explicite au sujet des pièces à fournir pour les deux niveaux.

Pour le premier et second cycle, les dossiers de candidature doivent comporter les pièces suivantes : « une demande manuscrite, timbrée à 200 FCFA adressée au Directeur Général du Centre National de Promotion de Volontariat ( CNPV) ; une copie certifiée conforme du diplôme de l’IFM ou diplôme équivalent ; une copie de la lettre d’équivalence du diplôme étranger ; un extrait d’acte de naissance ou du jugement supplétif en tenant lieu ( les photocopies ne sont pas acceptées) ; une pièce d’identité nationale en cours de validité ; un certificat de nationalité ; un casier judiciaire. »

Pour l’enseignement secondaire, les pièces doivent comporter les pièces suivantes :

« Une demande manuscrite, timbrée à 200 FCFA adressée au Directeur Général du Centre National de Promotion de Volontariat ( CNPV) en spécifiant les spécialités ; une copie certifiée conforme du diplôme de l’ENSup, de l’ENETP u diplôme équivalent ; une copie de la lettre d’équivalent du diplôme étranger ; un extrait d’acte de naissance ou du jugement supplétif en tenant lieu (les photocopies ne sont pas acceptées) ; une pièce d’identité nationale en cours de validité ; un certificat de nationalité ; un casier judiciaire. »

Le communiqué évoque aussi une mesure exceptionnelle. Il s’agit de la situation des retraités : « les enseignants retraités à compter de 2018 et 2019, aptes à enseigner, peuvent aussi faire acte de candidature ».

Les postes sont ouverts par académie d’enseignement et les dossiers de candidature doivent être déposés au plus tard le 07 février 2020 à 17heures 30 minutes, délai de rigueur au niveau de l’Académie d’enseignement ou du Centre d’Animation Pédagogique (CAP) où le candidat souhaiterait être recruté.

Le communiqué précise aussi que les candidats retenus seront affectés dans les académies d’enseignement où ils auront déposé leurs dossiers. Enfin le communiqué souligne que les diplômes des candidats retenus feront l’objet d’une authentification auprès des services compétents. Ceux dont les diplômes seront déclarés faux ou falsifiés s’exposeront aux sanctions prévues par la règlementation en vigueur.

Une concertation envisagée au niveau des coordinations des sortants des IFM

Le communiqué de l’Etat a reçu une réaction de la part des sortants des IFM en attente d’emploi. Le Président de la coordination de Bamako, Monsieur Issa Dembélé, à travers une publication sur les réseaux sociaux s’explique en ces termes : « Urgent ! Une information circule sur les réseaux sociaux faisant objet de : – Un recrutement volontaire des Sortants des (IFM) pour un contrat de six (6) mois. Nous sortants des (IFM) devons réagir sans délai. Certes nous sommes en chômage, nous voulons de l’emploi. Mais les Sortants sont formés pour servir. De ce fait, cette décision mérite une profonde réflexion. En tant que Président des Sortants des (IFM)/Coordination / Bko, j’invite tous les présidents des cellules régionales d’organiser une rencontre plutôt que possible. Ensemble, nous prendrons une décision nationale.

NB : Nous sortants des (IFM) n’avons pas de parti prenant. C’est à travers : notre maturité, esprit d’équipe que nous pourrons atteindre nos objectifs. Si on se réunit, pour un effectif de (15 000) personnes nous pourrons avoir gain de cause. Pour d’amples infos : 94 84 65 45. »

Une mesure qui a complètement détérioré le climat

Le jour même de l’annonce de ce possible recrutement par le Premier Ministre, les syndicats d’enseignants grévistes avaient produit un communiqué dans lequel ils ont condamné les propos du PM et annonçaient qu’ils ne se laisseront pas faire. Des actions sont prévues après les deux semaines de grèves. Certains parlent déjà de la démission du Premier Ministre. Ils sont soutenus dans leur position par certains partis politiques.

Dans la foulée, des actions ont été posées. D’abord les élèves ont battu de pavé et se sont rendus à la primature afin d’exprimer leur ras le bol et dire aux autorités que trop c’est trop et qu’ils veulent tout simplement étudier. Cette action forte a été suivie par une rencontre entre syndicats des enseignants et l’inter commission (constituée à l’Assemblée Nationale) chargée de trouver une issue favorable. Il y a eu aussi la grande marche nationale des enseignants à travers le Mali et la rencontre entre le PM et la société civile.

Alors à quel résultat faut-il s’attendre après tout ça ? En tout cas, ce bras de faire n’augure rien de bon. S’il n’y pas conciliation à temps, c’est sûr qu’un des deux camps récoltera les peaux cassées.

Kèlètigui Danioko

Source : LE PAYS

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance