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Massacre d’Aguelhok : Les enquêtes au point mort

Le 24 janvier 2012,  une centaine de corps sans vie, des militaires maliens, ont été retrouvés  à plat ventre, alignés, les mains dans le dos, à Aguelhok. Depuis, le dossier est toujours au stade de l’instruction.  

Début 2012, une énième rébellion touareg éclate au nord du Mali. Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) a choisi Aguelhok à 150 km de Kidal  pour déclencher les hostilités.

Le 18 janvier, la ville est assiégée. Selon MS, enseignant à l’Institut de Formation (Ifm) des Maitres d’Aguelhoc, « on savait à la veille à travers les mouvements des autochtones que quelque chose se tramait ». Il ajoute « les hostilités ont commencé aux environs de 5h30 mn du matin. Il y a eu des tirs de mortier et de roquette sur l’Ifm sans faire de victime. » Sur le choix d’Aguelhoc, l’enseignant pense que c’est une ville stratégique à cheval entre Tessalit et Anefis. « Beaucoup d’entre nous étaient traumatisés à notre retour et nous n’avons jamais été interrogés par qui que ce soit », déplore-t-il.

Le bilan humain varie d’une source à l’autre. Si Adama Diarra journaliste correspondant du quotidien national ‘’Essor’’ l’estime entre 80 et 100 morts, Tiémoko Sagara, Directeur régional de l’Office de Radio et Télévision du Mali (Ortm) de l’antenne de Kidal, l’évalue à une centaine. De leur coté, les sources gouvernementales parlent de 153 morts.

Le président de la République Amadou Toumani Touré, dans une interview accordée au journal français « le Figaro », déclare : “lorsque le Mnla a quitté les lieux nous avons découvert une tragédie. Les noirs avaient les poignets ligotés dans le dos. Ils ont été abattus par des balles tirées à bout portant dans la tête. Ceux qui avaient la peau blanche, les Arabes et les Touaregs, ont été égorgés et souvent éventrés. C’est un crime de guerre”.

Six ans après …

A l’époque une enquête judiciaire avait été ouverte. Depuis les choses piétinent.  Selon le Président de l’Association malienne des droits de l’Homme (Amdh), Me Moctar Mariko, la Cour Pénale Internationale (CPI) s’est déclarée compétente pour connaitre l’affaire, mais elle évoque des raisons de sécurité  pour ne pas se rendre sur les lieux. De son côté, le substitut du Procureur du Pôle judiciaire spécialisé, chargé de l’enquête sur les événements du nord, Abdoul Karim Diarra évoque la sensibilité du dossier et affirme n’avoir pas eu connaissance d’un nouveau développement.

Le Directeur de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), le Colonel Diaran Koné n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet. Par contre, le Sergent Baga, un rescapé, toujours sous le choc, évoque l’horreur, sans plus de précisions. Sur le non renvoi des renforts, le militaire affirme ignorer les raisons.

Abdrahamane Sissoko

 

Source: Le Pays

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