Après sa dernière prise de parole en public, en fin juillet, lors du présidium de Lamuka à Lubumbashi, Martin Fayulu, candidat déchu de la présidentielle, qui revendique toujours sa victoire au scrutin, a encore repris sa casquette de leader de la contestation en dénonçant l’omniprésence de l’ancien président Kabila à travers la nouvelle équipe gouvernementale.
Le mardi 27 août dernier, à l’issue d’une convention, il changea en « Dynamique pour la vérité des urnes », ‘’la Dynamique pour l’unité d’action de l’opposition’’, un regroupement au nom duquel il s’était porté candidat pour la présidence de la République en 2018. Il estime que le gouvernement de Félix Tshisekedi est un « gouvernement Kabila » : « Nous devons refaire la lutte pour chasser Kabila, mais il partira, je vous le dis. Comment voulez-vous comprendre que huit mois après la prétendue élection de monsieur Tshisekedi, vous n’ayez pas de gouvernement. C’est-à-dire que c’est Kabila qui bloquait », a-t-il lancé. Le candidat malheureux a dénoncé le manque, dit-il, de nouveaux visages au sein du nouveau gouvernement. Pour lui, « C’est Kabila qui continue, et c’est un affront au peuple congolais. Le peuple qui s’est battu et Félix Tshisekedi nous a remis à zéro ». C’est pourquoi, Fayulu, toujours radical dans son langage et dans son engagement, relance les hostilités pour revendiquer la victoire de l’élection présidentielle. Il impose donc à la Commission électorale nationale indépendante (Céni), de rétablir la vérité sur ce scrutin présidentiel en lui imposant de publier les détails des résultats de toutes les élections organisées le 30 décembre. Selon Jeune Afrique, sa coalition menace même de saisir les instances judiciaires compétentes pour obliger la CENI à s’y conformer. Ce mardi, l’opposant a laissé entendre que la restauration de cette vérité fera honneur au peuple : « Le peuple veut montrer que c’est lui qui est souverain et nous, nous devons suivre le peuple. Nous allons continuer le combat pour que la volonté du peuple soit respectée ». Un combat qui sera dur à mener par Fayulu, dans la mesure où opposition congolaise souffre profondément de ses propres contradictions, quant à la ligne à tenir face au nouveau pouvoir, comme le souligne Isreal Mutala, un observateur de la vie politique congolaise : « Ligne dure de Fayulu, ligne républicaine de Katumbi et la ligne équilibriste de Bemba, tantôt radicale tantôt modérée, fait que cette opposition n’est pas encore en mesure de parler un même langage ». Mais pour redonner vie à une opposition qui semble épuisée, Martin Fayulu entend relancer sa lutte pour, dit-il, parvenir à une « vraie alternance ».
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays