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MARIEE DE FORCE A UN VIEUX DE 56 ANS : Aïssata Gadiaga parle du décès d’une élève de 14 ans

Mariée de force à un homme de 56 ans, M. T., une élève de 14 ans à l’école Bocari Ouologuem de Sévaré, après les dures épreuves du foyer conjugal, est décédée la semaine dernière à Sévaré dès suite des complications de sa grossesse. L’équipe de la caravane de sensibilisation contre le mariage précoce des filles a rencontré sa camarade de classe, Aissata Gadiaga qui est revenue sur le calvaire de M. T.

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 Elève à l’école publique « Bocari Ouologuem » de Sévaré à Mopti, à 645 km de Bamako, Aïssata Gadiaga, a, lors du passage de la caravane de sensibilisation contre le mariage précoce lancé par l’épouse du président de la République, fait un témoignage sur l’histoire d’une élève M. T., qui a perdu la vie en donnant la vie.

Le drame s’est passé juste la semaine dernière, dit-elle. Suivez plutôt, les péripéties du mariage forcé de la fillette de 14 ans, une histoire émouvante. Mince, M. T. était parmi les meilleures élèves de notre école. Elle songeait à devenir médecin pour sauver des vies. Son rêve s’est brisé un vendredi 13 novembre à la descente. Après le dîner familial, elle est informée par sa mère de ce qu’a décidé son père : la donner en mariage à son cousin, commerçant au marché de Mopti. La nouvelle a été accueillie avec une très grande tristesse.

Ce qui a le plus indigné M. T., c’est que son papa lui a défendu de remettre pied à l’école à partir du vendredi 13 novembre 2014. Pour ne pas être influencée par les connaissances, la petite a été séquestrée dix jours durant.

Deux semaines après, Aïssata et M. T. se sont vues dans un coin de la rue. Voici ce qu’elle a raconté à son désormais ancienne camarade de classe. « A l’annonce de la mauvaise nouvelle, j’ai passé des jours sans manger. Je suis tombée malade. Les tantes ont voulu m’amener au centre de santé, mon père s’y est opposé sous prétexte que je vais fuir. Je souffrais de jour comme de nuit. J’ai fondu. Ma mère, qui ne voulait pas que je quitte les bancs à plus forte raison me donner à un homme, était là impuissante. Elle ne cessait de pleurer. Un jour, mon directeur est venu demander mes nouvelles à mon père. Je l’ai entendu dire que je suis allée accompagner ma tante et que je ne saurai tarder à regagner mes camarades ». Aux dires d’Aïssata Gadiaga, après le mariage, M. T., a mis plusieurs semaines avant de se remettre de ses graves blessures liées à la nuit nuptiale.

A cela s’ajoutent les brimades qu’elle a subies chez ses beaux-parents. Après sept mois de grossesse, M. T. allait faire une fausse-couche. Urgemment transportée au CSCOM de Sévaré, elle a été par la suite évacuée à l’hôpital Sominé Dolo de la même ville à cause des complications. La suite est connue. Une heure après son admission en salle, sa mère est sortie de la salle d’attente les deux mains sur la tête. M. T. venait de rendre l’âme ainsi que son bébé. A l’annonce de la nouvelle au mari de M. T., âgé de 56 ans, ce dernier s’est contenté de dire que c’est la volonté de Dieu qui vient d’être faite.

Pour Aïssata Gadiaga, à l’image de M. T., beaucoup de filles sont mariées de force par leurs pères qui, pour des considérations économiques ou culturelles, sacrifient leurs filles à l’insu des autorités.

Face à une telle situation, le gouverneur de la région, à qui un message des premières Dames a été remis, a promis qu’ils n’accepteront plus qu’un enfant soit retiré de l’école pour être donné à un homme. « Nous allons mener une sensibilisation à outrance auprès des leaders d’opinions », a dit le gouverneur n Kané aux caravaniers. Et a Aissata d’affirmer qu’elle sera désormais la porte-parole des élèves auprès des parents.

 

Source: lesechos.ml

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