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Marchés de Bamako : l’insalubrité chasse marchands et acheteurs

Quand il pleut dans la capitale, les marchés deviennent des endroits où il ne faut pas se rendre à cause des eaux stagnantes et des tas d’immondices. Ceux qui ont le courage de s’y rendre ou qui sont obligés, doivent patauger dans la boue avec le risque d’être éclaboussés.

Habituellement, l’hivernage est une période pénible pour les Bamakois, plus particulièrement les occupants des marchés. En effet après la pluie, les marchés deviennent impraticables à cause des eaux stagnantes, de la boue et des ordures. Pour s’enquérir de cette triste réalité, notre équipe de reportage a fait le tour de certains marchés de la capitale.
Au marché de Yirimadio, en Commune VI du district de Bamako, certaines vendeuses de condiments manifestent leur mécontentement. Selon leurs témoignages, cette situation arrive chaque année pendant l’hivernage sans que les autorités communales s’en préoccupent. «Après la pluie, je n’ai aucune envie de mettre les pieds au marché à cause des eaux sales et de la boue», assure Mariam Coulibaly, vendeuse de condiments au marché de Yirimadio. Non loin d’elle, est installé un kiosque de produits cosmétiques. La propriétaire de cette boutique, Ramata Diallo, déclare qu’il est préférable de rester à la maison après la pluie, car les clients ne viennent pas à cause des eaux stagnantes et de la boue dans le marché. «Les clients préfèrent reporter leurs achats à un autre jour pour éviter d’être confrontés à ces saletés», dit-elle.
à Niamakoro-Chèbougouni, le constat est alarmant. Les voies menant au marché sont pratiquement impraticables à cause des eaux usées et de la boue. Impossible d’emprunter ces passages sans se salir les pieds ou ses habits. Aux alentours de ce marché, certains vendeurs accusent verbalement et ouvertement le maire, qui, selon eux, ne fait rien pour lutter contre cette situation alors que la taxe municipale est régulièrement collectée. «Chaque jour, nous payons la taxe journalière qui est de 50 Fcfa. A ma connaissance, ces 50 Fcfa sont prélevés pour entretenir le marché. Mais hélas, même pour enlever les ordures, c’est un problème», regrette Samou Diarra, avant d’ajouter que si les autorités communales ne cherchent pas une solution à l’état des marchés, les occupants courent un risque d’inondation.

AUCUN CHANGEMENT- Même regret exprimé par Aminata Fomba qui dit aussi que tous les occupants payent la taxe municipale au quotidien. Malgré cela, il n’y a aucun changement concernant l’insalubrité du marché pendant l’hivernage, affirme-t-elle. Dans ce même marché, Aïssata Koné, une cliente venue payer ses condiments, indique qu’il n’est pas aisé de faire le marché après la pluie. «Voyez-vous, c’est à cause des eaux sales que j’ai des talons pour éviter de me salir», avoue-t-elle.
Au marché de Magnambougou, c’est le même constat. Ici, les activités sont au ralenti à cause de la situation. «Depuis 7 heures, je suis au marché mais je n’ai rien vendu. A cause de la pluie d’hier, les clients ne veulent pas sortir par crainte de se salir. Il faut reconnaître que notre marché est très sale maintenant», témoigne Alima Traoré. Une cliente de passage exprime sa colère face à l’état dans lequel se trouve le marché. A l’intérieur de ce marché, certains endroits sont tellement insalubres que personne n’ose s’y aventurer dès que la pluie tombe. Une situation qui empêche certaines vendeuses de s’y installer.
Dépité, Baba Dolo estime que les maires ont leur responsabilité dans l’insalubrité des marchés. Mais, précise-t-il, la plus grande responsabilité incombe à la population. En effet, pour notre interlocuteur, les populations riveraines des marchés attendent toujours qu’il pleuve pour venir déverser les ordures ménagères sur certains passages dans le marché. Des vendeuses attendent aussi ces moments pour jeter leurs légumes pourris dans les caniveaux.
Au marché de Sabalibougou en Commune V, le problème de la boue, des eaux stagnantes et des ordures ménagères ne date pas d’aujourd’hui, selon certains de ses occupants. Ce marché, très fréquenté par la population de la Commune, est endommagé par les pluies. Presque toutes les voies de passage sont dégradées. Les différents accès menant à l’intérieur du marché, où se trouvent les magasins et boutiques d’alimentation, sont impraticables. Même les abords du goudron n’ont pas échappé à cet encombrement.
Cette mare de boue, selon un vendeur ambulant, aurait été occasionnée par la pluie qui s’était abattue la veille sur la capitale. Il n’est pas rare de voir commerçants, vendeurs ambulants, clients, motocyclistes et automobilistes se disputer le moindre passage pour éviter de se salir. Au passage d’un véhicule, plusieurs personnes ont été éclaboussées par les eaux stagnantes. Ces désagréments sont également provoqués par les tricycles.

DES PLAINTES- Awa Konaté, vendeuse de légumes, affirme avoir perdu ces clients à cause de l’insalubrité dans ce marché. Ainsi, elle en a profité pour lancer un cri de cœur aux autorités pour qu’elles prennent les mesures nécessaires pour que tout le monde soit soulagé pendant l’hivernage. Selon elle, l’état déplorable et très répugnant dans lequel baigne ce marché pendant l’hivernage exige de la part des maires d’agir afin de permettre aux vendeurs et clients de mener pleinement leurs activités en toute tranquillité.
Plus loin, au cœur du marché, les déchets plastiques jonchent le sol. Vendeurs ambulants et acheteurs marchent dans une mare de boue et d’ordures ménagères. On constate une absence totale des services de collecte de ces ordures. Cela malgré l’intervention de plusieurs acteurs sur le terrain à savoir, les services d’assainissement des mairies, les groupements d’intérêt économique (GIE). Cette mauvaise gestion des ordures ménagères a des conséquences sur les passages des eaux pluviales qui peuvent ainsi provoquer des inondations.
Interrogé sur la question, le maire de Yirimadio, en Commune VI, Mamadou Coulibaly, atteste avoir reçu des plaintes de la part des vendeurs dans le marché. Selon l’édile, les inondations dans les marchés sont dues à l’obstruction des voies de passage de l’eau par les vendeurs eux-mêmes. Cette obstruction, explique-t-il, détourne l’eau de sa trajectoire avec comme conséquences les cas d’inondation qui peuvent survenir à cause du fait que les eaux de ruissellement tracent leur propre sillon dans le marché.
Selon lui, les fossés sont obstrués par les ordures déversées par les riverains. Mamadou Coulibaly a saisi l’occasion pour interpeller tous les acteurs concernés, particulièrement les occupants des marchés à suivre les consignes afin de trouver les solutions adéquates aux problèmes d’inondations et d’insalubrité. Selon lui, quand les citoyens s’acquitteront de leurs taxes, les mairies joueront leur partition.
Bintou SOW

Source: L’ Essor- Mali

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