La Fédération nationale des producteurs d’huile d’aliment de bétail (FENAPHAB), dont le siège est basé à Koutiala, a animé jeudi dernier une conférence de presse dans la salle de réunion de la direction nationale de l’Industrie (DNI). Ce point de presse était animé par le président de la Fédération, Fantamady Kéita en présence d’autres membres venus des différentes localités, du secrétaire général de la FENAPHAB, Boubacar Sidiki Diabaté.
Cet échange avec les journalistes avait comme objectif d’informer l’opinion publique sur les difficultés que traverse le secteur de l’aliment de bétail dans notre pays. Fantamady Kéita a souligné qu’il s’agissait surtout d’apporter un démenti formel sur des propos selon lesquels, l’organisation vend son produit, en l’occurrence l’aliment bétail à 180.000 Fcfa la tonne.
Il faut rappeler que notre pays est un très grand producteur de coton graine. Le volume produit place notre pays dans le peloton de tête des producteurs africains, soit la deuxième place en Afrique après l’Egypte. La Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) et l’Office de la haute vallée du Niger (OHVN) sont les deux grandes structures d’encadrements des zones de production de coton dans notre pays.
Elles encadrent et financent la production cotonnière, a déclaré le secrétaire général de la FENAPHAB. Cependant, il a ajouté que l’un des défis auquel est confrontée sa Fédération est la fixation du prix des graines de coton. « La graine de coton coûte cher au Mali et cette difficulté a toujours été cautionnée, sinon tolérée par l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) », a accusé le secrétaire général Boubacar Sidiki Diabaté.
Cette année 2018, a poursuivi Boubacar Sidiki Diabaté, la graine de coton est vendue à 108.560 Fcfa/tonne alors qu’en 2005, elle ne dépassait pas 12.500 Fcfa la tonne, soit une multiplication par mille ou deux milles du prix.
Ce coût élevé est essentiellement dû à la spéculation. «En effet, il peut y avoir des commerçants qui achètent l’aliment de bétail dans les unités de la FENAPHAB, pour le stocker avant de le revendre à des prix très élevés », a dénoncé le secrétaire général.
« Dans ce cas, la FENAPHAB ne pourrait être tenue responsable de ces spéculations », a confié Boubacar Sidiki Diabaté. Par ailleurs, a poursuivi le secrétaire général, vu que la FENAPHAB n’arrive pas à atteindre le quota demandé, elle a opté pour un ravitaillement dans les pays voisins (Guinée Conakry, en Côte d’Ivoire, au Bénin et au Togo).
En outre, l’électricité reste une des difficultés auxquelles la fédération est confrontée. Le secrétaire général a assuré que l’électricité utilisée par les unités de la FENAPHAB ne bénéficie d’aucune subvention.
Le point d’orgue de cette conférence a été l’accusation de spéculation véhiculée dans l’opinion nationale sur le prix de vente élevé de l’aliment bétail cédé par la FENAPHAB.
Sur ce point, le président et le secrétaire général de la FENAPHAB ont été catégoriques: aucune unité Indistrielle ne vend directement le tourteau à 180.000 Fcfa la tonne.
Un fait facilement verifaible. La Fédération souhaite une rencontre avec ses partenaires (APCAM, la CMDT, etc.) afin de trouver un terrain d’entente par rapport à la commercialisation et à la production de l’aliment de bétail. Le président de la FENAPHAB s’est dit déterminé à aller en confrontation avec tous ses partenaires pour répondre aux accusations qui lui sont portées.
Isabelle DIARRA
Source: Essor