Le défi majeur auquel est confronté le fonctionnement du marché céréalier malien est de concilier les préoccupations de garanti des prix rémunérateurs aux producteurs et d’assurer un accès avec l’alimentation aux consommateurs à des prix compatibles à la faiblesse du pouvoir d’achat de l’immense majorité d’entre eux. Toute chose qui soulève l’épineuse question du ciblage de la catégorie des acteurs à soutenir la performance du marché.
Le marché des produits céréaliers du Mali a enregistré de profondes mutations suite aux différentes reformes structurelles qu’il a connues. Cependant, sa performance se heurte à la persistance d’un certain nombre de problèmes inhérents à sa très forte exposition à divers chocs endogènes et extrêmes.
Le marché des produits céréaliers doit faire face à l’enjeu classique des marchés des produits vivriers des pays en développement en général, et ceux de l’Afrique de l’ouest en particulier.
Le marché des céréales du Mali est caractérisé par une structure en pleine évolution. La demande connait une augmentation rapide, impulsée par une croissance démographique assez forte et les besoins des pays voisins.
Elle est de plus en plus segmentée en lien avec les changements d’habitude alimentaire induits par l’amélioration du pouvoir d’achat d’une certaine frange de plus en plus importante des consommateurs.
A cela s’ajoute le développement des besoins en aliment pour l’aviculture.
Le développement de certains segments du marché, (notamment de ceux du riz et du maïs) traduit les tendances lourdes de la demande, de plus en plus portée sur des produits normés et plus faciles à cuisiner.
L’offre des produits céréaliers aura ainsi connu une augmentation substantielle au cours des vingt dernières années.
Les productions céréalières ont cru à un rythme moyen supérieur à celui de la croissance démographique. Les progrès les plus remarquables ont été enregistrés au niveau du riz et du maïs.
A travers ces produits, le Mali compte à court et à moyens termes, dégager de substantiels surplus à exporter vers les pays voisins.
L’augmentation de l’offre se traduit par une très forte réduction de la dépendance extérieure du pays en céréales. Le taux de couverture des besoins locaux par la production nationale du riz étant le plus élevé de l’Afrique de l’ouest (plus de 80%).
Les prix nominaux des céréales toutes catégories confondues ont plus que doublé tant au niveau producteurs que des consommateurs.
Le schéma de commercialisation implique plusieurs acteurs dominés par les producteurs qui représentent le maillon le plus faible, les transformateurs très actifs autour de deux grandes filières (riz et blé) mais dont la composante artisanale et semi industrielle éprouve des difficultés à produire des produits normés et standardisés.
Pour lever ces contraintes, il est nécessaire de proposer un schéma qui repose sur un système flexible et robuste de commercialisation, ayant la capacité de s’adapter rapidement aux conditions et opportunités du marché.
Mil, sorgho et maïs
Le surplus commercialisable des céréales sèches alimente le segment de la consommation des ménages à 50% d’environ. L’autre moitié se repartie entre le segment transformation pour la consommation humaine et la bière locale et celui de la transformation pour l’alimentation animale et les exportations. Même si les circuits de commercialisation au niveau de la collecte sont similaires, la dynamique de l’’offre diffère beaucoup entre le maïs dont la production est en rapide expansion et le mil/sorgho, où la production progresse plus lentement surtout à travers une expansion des surfaces cultivées au lieu d’une augmentation des rendements. Pour les céréales sèches, les importations commerciales et les aides alimentaires sont très modestes. Les importations commerciales concernent surtout le maïs de la Côte d’Ivoire qui arrive en période de soudure (juin-juillet) profitant d’une récolte plus précoce en Côte d’Ivoire qu’au Mali. L’offre de blé repose essentiellement sur les importations, la production nationale ayant évolué en dents de scie. L’initiative blé et aux investissements dans la production par les transformateurs industriels, notamment les Grands Moulins du Mali, GDCM et les Moulins du Sahel. Ces nouveaux investissements ouvrent de bonnes perspectives pour la production locale de blé qui, selon les spécialistes, devient de plus en plus compétitive par rapport à l’importation.
Malick camara
Source: Le 26 Mars