À la faveur d’une conférence de presse vendredi 4 décembre 2015 à la Maison de la presse, Amnesty International a procédé au lancement des activités de la campagne «Ecrire pour les droits humains ou Marathon des lettres». La cérémonie était présidée par Salif Fofana, Coordinateur de la campagne de mobilisation.
«Ecrire pour les droits humains», communément appelé «Marathon des Lettres», est la plus grande campagne d’Amnesty international. Cet événement mondial a été créé par Amnesty international Pologne en 2001. Ces douze dernières années, la campagne a atteint un niveau très élevé de participation et de mobilisation des sections, structures et membres internationaux à travers le monde. C’est le plus grand événement du monde en faveur des droits humains.
«On entend souvent dire qu’à elle seule, une petite action, ne peut pas changer les choses. Mais en réalité, nous ne faisons rien de façon isolée et c’est ça la raison pour laquelle nos actions ont tant de pouvoir. Lorsqu’Amnesty international a été créé en 1961, certains l’ont décrit comme l’une des plus grandes folies de notre temps. Il semblait complètement impensable que le simple fait d’écrire des lettres ou de réaliser ces types de petites pétitions puisse vraiment changer les choses. Au cours des cinquante dernières années, nous avons souvent pu démontrer à ses sceptiques qu’ils avaient tort. Pas une semaine ne passe que les personnes pour lesquelles nous travaillons -qui ont été victimes de terribles atteintes à leurs droits humains- ne nous écrivent ou ne nous remercient pour le travail que nos millions de membres font en leur faveur à travers les lettres que vous écrivez, les actions que vous menez et les bruits (activistes) que vous faites en faveur de la justice», a expliqué le Coordinateur Salif Fofana.
Avant de poursuivre : «Amnesty identifie les personnes et les communautés à risque d’abus des droits humains à travers le monde, qui ont besoin de solidarité et de justice. Nous prenons les cas où l’activisme mondial peut faire une énorme différence tout de suite. Nous les partageons avec les sections, les structures, les bureaux nationaux et régionaux d’Amnesty international à travers le monde. Les militants d’Amnesty international, à travers le monde, organisent des événements et des actions autour des cas sélectionnés mondialement. Les gens dans le monde entier écrivent des lettres, e-mails, tweets et signent des pétitions sur ces cas sélectionnés et envoient ces pétitions/lettres aux gouvernements/autorités, des photos et cartes aux détenus et à leurs proches en guise de solidarité. Les messages commencent à arriver dans les bureaux du gouvernement, les cellules de prison et en familles. Le changement se produit et l’espoir grandit ! Les prisonniers obtiennent de meilleures conditions et peuvent être libérés. Amnesty reçoit des mises à jour montrant que les actions des gens font une différence !».
«En mars 2015, les forces de sécurité congolaises ont fait irruption pendant une conférence de presse organisée par Filimbi (sifflet, en Swahili), un mouvement de jeunes qui encourage la population à participer à des actions et à des débats politiques pacifiques. Trente personnes ont été arrêtées dont deux membres du mouvement, Fred Bauma et Yves Makwambala… Après leur arrestation, ces deux hommes ont été détenus dans un lieu inconnu pendant deux semaines. Ils ont interrogés en secret. Yves pendant 40 jours et Fred pendant 50 jours et n’ont pas été autorisés à recevoir la visite de leurs proches ou de leurs avocats… Les autorités les qualifient de ‘’terroristes’’ et de ‘’comploteurs’’, mais la réalité est tout autre : ces hommes sont des prisonniers d’opinion, enfermer pour avoir prôné la démocratie et essayé d’amener le gouvernement à rendre des comptes. Trop c’est trop. Appelez les autorités congolaises à abandonner ces charges absurdes et à relâcher Fred et Yves immédiatement» a dévoilé le Coordinateur Fofana.
Gabriel TIENOU/Stagiaire
source : L’ Inoformateur