Dans le cadre d’une tournée ouest-africaine pour laquelle il est annoncé, le Premier Ministre français, Manuel Valls, se rendra dans les semaines à venir, notamment autour du 20 février prochain, au Bénin, au Burkina-Faso, au Niger puis ici au Mali.

Si l’objectif assigné à ce déplacement semble officiellement être inscrit dans la logique du renforcement des liens de coopération bilatérale entre la France et chacun de ces pays de la Région, l’étape de Bamako a tout pour avoir un motif voilé: celui de suivre le programme de développement conçu par Koulouba pour les 200 milliards de francs CFA récoltés en octobre dernier par le Président IBK à Paris sur initiative de la France et des pays de l’OCDE. _

Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta avait fait l’objet, en octobre dernier, lors de son retour de la conférence des donateurs de Paris, avait fait l’objet d’un accueil chaleureux.  Ce fut même un véritable boucan. Et, pour cause, IBK s’était retrouvé avec des malles bien garnies de la bagatelle de  200 milliards de francs CFA. Ce qui pouvait faire croire au novice que l’Etat malien peut faire aussi preuve de sa souveraineté dans l’usage de ces fonds. C’est sans compter sur la détermination des autorités françaises à s’impliquer davantage dans la relance économique de notre pays. Comme pour éviter de courir en médecin après la mort à l’image de la mission de contrôle d’aides budgétaires, dépêchée par le FMI à Bamako à la suite de l’éclatement des scandales financiers que nul n’ignore ; Matignon veut anticiper, histoire de se mettre à l’abri de toute surprise désagréable.
Des observateurs de la coopération franco-malienne trouveraient en ce dessous de la visite à venir du PM français à Bamako un bon motif qui a toute sa raison d’être en ce sens que c’est la France via le Président François Hollande qui s’était évertuée pour réussir à faire gagner au Mali ce jackpot. Il va donc de soi que l’Elysée et Matignon veillent à son bon usage pour le bonheur des territoires et populations maliens sous «protectorat français». Mais, il faut noter aussi qu’il est possible que l’idée de ce suivi soit née des derniers évènements survenus dans la vie politique de notre pays. En effet, le dernier remaniement ministériel qui a éjecté notamment le Ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, ajouté à l’affaire de non-paiement des cotisations du Mali à l’ONU, peut aiguiser la méfiance des autorités françaises au point de les amener à entreprendre des démarches du genre de cette visite-contrôle que Manuel Valls s’apprête à faire dans notre capitale. On ne sait jamais!

Katito WADADA

Source: LE COMBAT