La 26e session ordinaire de cette conférence des Chefs d’Etat et de gouvernements de l’UA ne voit pas cette réforme comme un simple placebo à poser.
L’inscription dans son inventaire de la modernité pour une place au Conseil de Sécurité mais aussi l’adoption d’un agenda 2063.Et le nouveau Président en exercice de l’organisation le tchadien Idriss Deby Itno place lui aussi une virgule: le changement à l’ONU est tributaire des changements à mener dans nos propres Etats…L’Afrique n’est plus potagère soit dit en passant.
Les Africains ne se sentiront plus seuls «incapables de maitriser par les seules forces de la subjectivité des problèmes qui les dépassent largement ». Aucun renoncement, les Africains ne se coucheront plus… Faut-il le rappeler, chaque session de l’UA est comme traversée par une frénésie classificatrice de notre continent. Les Africains sont conscients du regard que l’on porte sur eux et se sentent comme portés au fil de l’eau. Continent qui fut 1er dans la marche des humains, que pèse t-il aujourd’hui ? A l’écoute du temps qui sourdement fait son œuvre, les Africains montent lentement les marches de la complexité des relations internationales.
Les Africains, revenus à soi, veulent qu’on considère ce qu’ils sont au prix de ce qui est
Peut-on dire que nos politiques et nos intellectuels tournent à l’obsession généralisée d’une « sécuritite aiguë» à l’ONU? Etre membre du Conseil de Sécurité farcit les cerveaux et conditionne les reflexes. Pour ou contre un siège au Conseil de Sécurité? Cela pourrait devenir l’alpha et l’oméga de la politique internationale des Africains avant 2063. On pourrait penser que c’est un programme pavlovien, sauf qu’il sera économe en neurones. Il nous dispenserait de bien ou de mieux « serrer » nos engagements financiers. Se souvient-on de ce que fut cette volatile affaire de non paiement de cotisations qui nous a valu suspension de vote à l’ONU? On vient de demander au Secrétaire général sortant Ban Ki Moon de veiller à accorder une place digne de ce nom au sein du conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto. Idriss Deby viendra dire que «notre continent s’est de plus en plus imposé dans les défis mondiaux. Nous devons tirer le meilleur bénéfice de cette position». L’Afrique de 2015 doit être considérée comme à part entière et mérite la place qui doit lui être donnée dans le concert des nations. Et Idriss Deby d’enfoncer « nous ne pouvons plus nous complaire dans cette injustice ». Le Conseil de Sécurité n’est pas seulement un cercle fermé. Il crée le centre de qui dirige ce monde des relations internationales et le protègerai. lL en permet l’accès que selon les formes. La Chine de Mao l’avait compris. A l’Onu, il n’y a pas d’un coté les autres et de l’autre coté le continent noir. C’est plus compliqué que ça. L’ONU, c’est d’abord univers d’expériences sensibles. Elle a comme on le dit, toujours travaillé à une formule de supplément du rapprochement des hommes. Ce n’est pas qu’un « machin » aux yeux d’un De Gaulle, tout le monde a un temps de parole dans cette enceinte lors des Assemblées générales, hormis bien sûr que vous soyez à jour pour les cotisations. Ouf…! Le Président IBK le disait lors de son retour d’Addis-Ababa que nous avons pris les devants en 2016. La littérature onusienne dit que ce sont des nations souveraines qui viennent ici, mais il y aura séparation entre les pays siégeant à l’Ag des NU et ceux du Conseil de Sécurité. Maintenant des enquêtes visent à « subvertir » les vieilles frontières entre ces faits pour inscrire les œuvres onusiennes dans le texte des existences de nos Etats. Seulement voila, MONTAIGNE disait que la parole appartient pour moitié à celui qui le prononce et pour moitié à celui qui l’entend….
S. KONE
Source: LE COMBAT
