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Manque d’infrastructures hôtelières à Bamako : L’hébergement chez l’habitant, une formule palliative

Aujourd’hui à Bamako, on se frotte les mains depuis l’arrivée des forces de la MINUSMA et de l’Union Européennes dans le cadre des opérations de maintien de la paix et de la formation de l’armée malienne. La mise en location d’appartements et de maisons spécialement aménagés pour recevoir les missionnaires qui affluent sur les bords du Djoliba dans la ville des trois caïmans est devenue une affaire de profit.

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Une aubaine pour exploiter cette chance d’avoir plus d’un bien immobilier, d’une maison ou d’un appartement. Flairant les bonnes affaires, certains ont spécialement investi dans ce nouveau créneau, très porteur, par ailleurs.

Des appartements meublés, des maisons ou des chambres équipées de quelques commodités sont mises en location dans la ville de Bamako, Mopti… Pour leurs services, de nombreux missionnaires ne songent même plus à aller réserver  à l’hôtel pour passer quelques jours au bord du fleuve. Elles s’adressent directement à des intermédiaires pour trouver un  appartement. Des sites internet faisant la promotion d’appartements à louer ont même vu le jour. Des pancartes accrochées dans les principales artères affichent des numéros de téléphone pour la location de ces lieux d’hébergement.

On cible même les couples de nouveaux mariés en leur proposant des chambres spécialement aménagées. Le tourisme chez l’habitant s’est imposé depuis le début de la crise malienne en 2012, comme un palliatif au manque d’infrastructures d’accueil, notamment les hôtels répondant au critère du confort et du rapport qualité-prix. C’est aussi, une manière de dire que le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Les pouvoirs publics ont même tenté de donner un caractère réglementaire à cette formule par le biais d’uneinstruction interministérielle, signée en 2014, entre les ministères du Commerce, de l’Intérieur, de l’Administration Territoriale  et de l’Artisanat et du Tourisme. «Elle est loin d’être suivie sérieusement, si ce n’est qu’elle n’a jamais été appliquée, ni à Bamako, ni ailleurs, pour des raisons évidentes, dont la mentalité des gens et l’absence de mesures contraignantes pour rendre obligatoire la déclaration des personnes hébergées», nous confie une source bien au fait de la situation. Et un citoyen qui met en location des appartements à Baco-Djicoroni d’indiquer : «Non, on ne déclare pas, et j’aurai bien souhaité qu’on fasse des déclarations aux organismes concernés sur les familles qu’on reçoit, c’est avant tout une protection pour moi ».

De par cette stratégie, le tourisme devient ainsi l’affaire d’un circuit informel en imposant cette formule de choix pour l’accueil et l’hébergement des touristes et des missionnaires. Contrairement aux notes de l’instruction interministérielles, ces lieux d’hébergement ne font l’objet d’aucun contrôle de salubrité ni de sécurité de la part des services concernés.

«La plupart de ceux qui mettent en location ces lieux d’hébergement n’ont pas de permis de construire, ni d’acte de propriété, c’est dans l’illégal qu’ils ont construit et c’est dans l’informel qu’ils activent», fait-on remarquer. Il faut reconnaître que le manque criard des infrastructures hôtelières et la cherté des nuitées dans des hôtels de modeste standing poussent les hôtes à privilégier cette formule de séjour.

Ceci dit, on compte dans le parc hôtelier de Bamako, moins de structures spécialisées. Quant aux appartements et autres résidences à louer chez les particuliers, ils échappent à toutes les statistiques.

Mariam Konaré

 

 

 

Source: Nouveau Réveil

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