Mamoudou Gassama, un futur Français donc – mais d’origine malienne, mais puisqu’il va être naturalisé – , de cette France que j’espère future, que j’espère l’avenir de la France, de ces hommes restés encore des vivants – le corps et l’esprit vivant – face à toute cette France peuplée de vieux Français “de souche”, qu’il suffit d’entendre parler (par exemple tous ces journalistes qui l’ont interrogé, à la suite de son exploit d’avoir escaladé quatre étages d’un immeuble, à mains nues, sans avoir réfléchi, sinon simplement avoir seulement pensé à sauver cet enfant tombé de son étage et étant resté suspendu par un seul bras au dessus du vide – donc à deux doigts de se tuer en tombant) pour entendre – si l’on a encore un peu d’oreille -, que ces journalistes, tout autant que notre président de la République, profitant de cette encore belle occasion qui lui est donné, d’une récupération politique, étant à mille lieux de la parole et de la vérité de ces hommes venus d’Afrique, restés encore des vivants.
Il y a maintenant un monde, entre ces hommes restés des vivants, tel Mamoudou Gassama (et serait-ce un hasard si ce jeune homme malien a un corps vivant capable de grimper un immeuble ?) – et la plus grande majorité des Français qui ne sont plus que des morts-vivants, dont la parole vide n’est que” communication”, car il faut voir et surtout entendre la réaction et l’émotion de Mamoudou Gassama, à la suite de l’interview du journaliste qui lui posait des questions complétement déplacées, pour s’apercevoir – mais pour cela il faut être soi-même resté un vivant -, à quel point il existe dorénavant, en France, deux mondes : un monde des morts et un monde des vivants.
Ce que j’espère ; ce que j’appelle de mes voeux les plus ardents, c’est que la France, à la parole morte d’aujourd’hui, face place à ces hommes et femmes venus de l’étranger ; qu’ils deviennent la France future de demain.
Et j’ai aimé ce Tweet de Ian Brossat sur Twitter :
“Le jeune homme qui a sauvé un bébé rue Marx-Dormoy en escladant 3 étages est sans papier, arrivé du Mali en septembre.
Avis à ceux qui crachent sur les migrants à longueur de journée. Merci Mamoudou Gassama.”
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Source: Mediapart