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MAMOU SIDIBE

Initiatrice du festival ‘’Sienté’’

Un langage de chez nous dit : « Chacun devient ce que son destin a prévu ». Il est vrai aujourd’hui, une femme battante, émancipée dans le développement de la culture malienne en général et plus précisément de la musique. Il s’agit de Mamou Sidibé, native
de Ghanadougou dans la cité de Kénédougou. Suivons son interview.

Mamou Sidibé, fille de Bourama Sidibé et de Massé Diallo, née à Ghanadougou-Noumouna-Sékéna, il y a environ 40 ans, dans la cité du Kénédougou (Sikasso). Elle est mariée et mère de deux enfants (un garçon et une fille). Suite au déplacement de leurs ancêtres de Macina à Ghanadougou, étant une famille de cultivateurs, son père jouait au balafon quand les gens cultivaient. A travers cela, elle l’accompagnait par des chansons, car sa mère chante dans les cérémonies de familles. Elle jouait le « Yabara » qui est différent de celui qui se joue maintenant. Qu’est ce qui sait passer de votre entrée dans la musique à nos jours ? Seulement je remercie le bon Dieu. Dans la vie, rien n’est facile mais à coeur vaillant, rien n’est impossible. Au début j’ai eu des difficultés
bien que mon père jouait au balafon, mais une peulhe chanteuse
avec nos coutumes, les gens n’ont pas cherché à comprendre
au bon sens, en oubliant aussi que j’accompagnais mon père quand il jouait. Le fait même que j’aie l’amour de la musique et qu’il soit mon travail, c’est grâce à Oumou Sangaré chez qui j’ai passé trois (3) ans à
coté de sa mère. Par la grâce des bénédictions de nos parents et les
bonnes volontés, j’ai pu m’en sortir. Par la grâce de Dieu, aujourd’hui
j’ai six (6) albums dont le titre du premier est « Naka » (destin), 2ème « Femme », 3ème « Jaloux dont Mari se trouve », 4ème « Basimori», 5ème « Siyana » et en fin 6ème dont le lancement a eu lieu lors
festival passé. Il parle du peulh, de remerciement. Son lancement et
celui du festival est prévu le 13 janvier 2018. Je profite pour remercier le parlement des artistes étant donné que je suis leur marraine. Ils m’ont beaucoup respectée et aidée pour la bonne réussite du festival.
Pourquoi le titre Nakan au premier album ? En langue bambara « Dakan », « Nakan » au Ghanadougou. Vu que nul n’échappe à son destin, c’est pour cette raison que j’ai nommé le premier titre de mon album à Nakan. Explique-nous un peu l’histoire de Mari ? L’histoire de mari est une très vieille histoire du Ghanadougou comme je vous ai dit qu’on a quitté Macina à Ghanadougou. En ce moment, il y avait les rois. Si l’un des rois entend que le royaume d’un autre est plus vaste que le tien, ce dernier prépare ses guerriers pour aller attaquer le plus grand royaume. C’est à travers une anecdote comme ça que l’histoire est a vu le jour. Un roi voulait attaquer Mari.Avant qu’il vienne, Mari a suivi son plan et est sorti alors pour aller le rencontrer dehors (Mari habitais sous la colline). Au premier tour, au lieu que les gens entendre que Mari est mort ou qu’il est devenu esclave, Dieu merci, il a remporté le bataille. Comme vous le constatez dans le clip, il est bien rentré dans sa colline. D’où est venue l’idée du festival Sienté ? Qu’est-ce qui vous a motivé à aller le tenir dans votre village ? Il n’est pas venu de loin. Depuis que j’ai commencé la musique, la plupart de mes tournées sont des festivals. Donc d’après mes calculs, j’ai constaté qu’il est non seulement une source de développement d’un pays, mais aussi un moyen de visiter et de connaître les ressources culturelles et diverses qui sont bénéfiques au peuple. L’inspiration était là dès mon premier
album, jusqu’à l’année passée où le rêve est devenu une réalité. Il
été une réussite. Qu’est-ce qui s’est passé lors de la réalisation de ce grand rêve ? Une grande réussite dont je n’oublierais jamais de toute ma vie. En y pensant seulement, j’ai l’impression comme si c’était hier, du fait que j’ai pu réaliser un rêve de ma vie. Il n’y a aucun travail sans difficulté. Ça peut être là où tu vas faire ton travail, le manque de compréhension de ton objectif par l’environnement
ou une divergence de vue. Si nous avons une difficulté majeure, c’est le problème de financement des initiatives sont la comme moi et tant
d’autre artiste aujourd’hui mais le manque des moyens les handicape à réaliser leurs initiatives. Les cassettes ne marchent plus, rares sont les artistes musiciens qui peuvent se prendre en charge de la création
des morceaux jusqu’au marché. Aujourd’hui, les artistes sont en train de disparaître aux yeux des populations tandis qu’ils sont à Bamako
ici. Pour l’année prochaine, le festival est prévu du 31 mars au 02 avril 2018, à une semaine avant la date de l’année derrière. Pour cause, la pluie. Car il pleut vite chez nous. En espérant que cette date sera enfin pour toutes les années à venir, s’il plaît au bon Dieu. Quels sont les tournants vous avez effectués dans le monde ? En France, mon premier voyage en Europe a coïncidé avec un grand festival. Rares sont les artistes maliens qui ont fait la France sans passer par ce festival. A Bruxelles au festival « Voies des femmes », Allemagne,
Suisse, Londres et en ce qui concerne l’Afrique, il y a le Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire. La plupart de mes voyages
ont été effectués en Europe à travers les festivals, mais celui de
l’Afrique à travers des concerts. Souvenez-vous de votre premier
morceau ? Oui, oui, oui ! Ça été lors du mariage de mon intime amie. Les filles de la même génération se rassemblent le petit soir pour chanter quelques chansons à la maison de la noce de la nouvelle mariée. A travers ça, j’ai chanté « Naré » lors du mariage de mon amie qui est aussi ma grande soeur. « Naré » est le crème qui se trouve au dessus du lait de vache qui est le beurre. Il peut avoir trois (3) utilités : les vieilles femmes la donnaient aux enfants, elles mettent dans leurs cheveux et aussi elles se massent avec (pommade).
C’était pour dire aux femmes que les chefs doivent être comme « Naré » pour mieux servir. Entre toi et ton mari, la musique n’a-t-elle pas créé de problème ? Au contraire, c’est lui le soubassement de ma carrière. En plus, il est mon cousin, sa mère est la soeur de mon
père. Sinon ce n’est pas facile avec les voyages que j’effectue. Il m’encourage plutôt. Après la musique, exercez-vous un autre métier ?
Bien sûr. La musique a trouvé que j’exerçais le petit commerce.
Jusqu’aujourd’hui, je le fais. Par l’aide de mon amie, Mme Haïdara
Néné Touré, son salon se trouve au Golf Rooking. Depuis en 1999,
elle et mon mari m’ont prise en charge. J’étais près de lui après
quelques années. Elle m’a demandé de chercher un lieu pour mon
salon et qu’elle ne veut pas que je me déplace pour ma coiffure. Elle a
pris toutes les charges financières du salon du depuis jusqu’à la fin du l’aménagement du salon pour que dans l’avenir, ça peut me servir. Nos  fans doivent prendre exemple sur Néné a aidé les artistes sur tout autre plan pour que dans les jours à venir, ils se prennent eux-mêmes en charge.
Préparez-vous le terrain pour que si un jour Mamou n’est plus sur scène une autre puisse prendre le relai ? Oui, j’ai deux jeunes filles qui se préparent. L’une d’entre elles a préparé un morceau au studio. Elles s’appellent Téné et Alima Kanté. Que penses-vous de la musique malienne dans l’avenir ?  Je pense que les musiciens travaillent, car
après toutes les difficultés, ils se « débrouillent » à faire des clips.
A chaque fois, on voit de nouveaux clips. Chacun fait son mieux.il
faudrait que les autorités aussi pensent à nous. « Sienté », une ancienne chanson chantée à de rares évènements, aux intronisations
des chefs de villages ou à leurs décès. Et quand les guerriers vont à la
guerre, on les encourage avec cette chanson. Pourvu que le nom de « Sienté » ne soit pas caché. J’ai nommé le festival afin que les futures générations puissent reconnaitre. Combien de trophées avez-vous décrochés ? L’année passée, j’ai eu deux trophées. Celui de la tradition et de la reconnaissance faite aux femmes. Un appel à lancer ? Mon appel va à l’endroit des artistes. A chaque fois, on dit qu’on veut la paix,écoutons, respectons. Je ne saurais terminer sans remercier le peuple malien et surtout les ressortissants de Ghanadougou, et je
profite pour solliciter l’aide de tout un chacun, moralement, financièrement, entre autres, pour la bonne réussite du festival.

SOURCE LE DENONCIATEUR: Rokiatou Tangara

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