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Mamedy Dioula Drame : L’être social déterminé par la condition sociale

Il est incontestablement l’un des jeunes le plus engagés pour la cause des démunis. Jeune influent du Mali, le natif de Kayes s’est confié à coeur ouvert à notre micro. Sa vie, son parcours, sa personnalité, autant de découvertes que Mamedy Dioula Drame, l’actuel Président du Front d’Actions pour la région de Kayes FARK, nous livre dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder. Suivez l’entretien.

Figaro du Mali : Pouvez-vous vous présenter s’il vous plaît ?

Mamedy Dramé : Je suis Mamedy Dramé, communément appelé Dioula, natif de Legalsegou dans la capitale régionale de Kayes. Je suis marié, père de 4 enfants dont 3 filles et 1 garçon.

Figaro du Mali: Quel est votre parcours scolaire?

Mamedy Dramé : J’ai été inscrit à l’école en 1986 après avoir passé 6 ans à l’école coranique. J’ai fait ma première année à l’école de Legalsegou 1 à kayes. J’ai eu mon CEP en 1992, puis le DEF en 1996. Et en 1998, j’ai été admis au BAC au lycée Dougoukolo Konaré de Kayes. Après mon bac, j’ai successivement obtenu une maîtrise en droit public international puis doctorant en droit international humanitaire. Aussi, j’ai actuellement une licence en communication, et une formation pointue en art plastique.

Figaro du Mali: Vous êtes beaucoup actif dans les mouvements associatifs de la société civile. Comment est venu cet engagement ?

Mamedy Drame: J’ai d’abord commencé dans les années 1990 par l’AEEM. J’étais très jeune à l’époque et surtout j’ai été beaucoup inspiré par des grands frères comme Aliou Coulibaly dit Black et Mamadou Diacko Sacko dit Saxe. Mon premier mouvement de quartier fut le JGMLK ( Jeune Group Martin Luther King). C’est donc après ces mouvements aux côtés des grands frères ci-dessus cités, que j’ai pris goût au mouvement et à la vie associative.
Après mes études, j’ai fait beaucoup d’autres mouvements à Bamako. J’ai fait TARATA WULE, CNJ, FESAC ( Front pour la sauvegarde de l’accord cadre) etc. La liste est vraiment longue.
Sur le plan politique, j’ai été militant du parti RPM au moment de sa création en 2000. À l’époque, c’était Feu Simbo Keita ( député du RPM décédé) qui m’avait approché. Par la suite j’ai été membre du comité des jeunes de Garantiguibougou et ensuite membre de la sous-section jeune de Kalabancoura du même parti. En 2012, j’ai quitté la politique pour créer un mouvement de soutien à IBK dénommé MVS-IBK 2012 ( mouvement volontaire de soutien à IBK). Ce mouvement aussi a beaucoup contribué à l’élection du président IBK en 2013. Mais après cela, j’ai démissionné du RPM pour rejoindre le MODEC de M. Konimba Sidibé. Je suis devenu président de la jeunesse de ce parti qui venait d’être créé. Mais plus tard, j’ai aussi démissionné du MODEC suite à la grève des médecins en 2016. Et depuis ce jour, j’ai quitté le terrain politique pour me retrouver dans la vie associative.

Figaro du Mali: Pourquoi ce revirement ?

Mamedy Dramé : En fait j’ai quitté la politique parce que je voulais être libre de mes pensées et actions. Dans les mouvements de la société civile, je me sens très à l’aise, très libre. Je ne suis pas obligé de respecter une ligne politique, tout ce que j’entreprends, c’est avec instinct.

Figaro du Mali : On vous taxe souvent d’aigri. Qu’est-ce qui justifie cela?

Mamedy Drame : On me reproche très souvent cela. Chaque personne a ses défauts et ses qualités. Mais, à mon avis, cela a bien une explication. Car, j’ai eu une enfance un peu complexe. Ma maman était vendeuse de beignets et mon père cultivateur. Ils ont beaucoup souffert à nourrir la famille. Nous n’avons jamais manqué de rien, mais j’avais décidé de chercher pour moi-même, me débrouiller tout seul. C’est ainsi que je me suis retrouvé dans des petites activités lucratives. D’abord, j’ai commencé à vendre de l’herbe que j’allais chercher en brousse chaque vacance. C’est avec cet argent que je parvenais à payer mes frais de scolarité malgré le soutien de mes parents. Ensuite, j’ai été cireur de chaussures en 1986. Petit à petit, j’ai ouvert une boutique à table où je vendais la cigarette et les bonbons. Plus tard, j’ai aussi appris à dessiner grâce à un maître de technologie, M. Ouatara. J’ai conçu mon premier panneau en 1989. Et après j’ai appris le bogolan. J’ai même exposé du bogolan à Glasgow dans les années 1996. Ensuite j’ai été revendeur de carte de recharge. Et tour à tour, je suis passé de la calligraphie à la sérigraphie. Et je suis finalement devenu agent de l’État. Actuellement, je suis juriste à l’agetic.
C’est ce parcours très difficile, qui me rend hostile quand je me trouve dans une situation d’injustice. Donc, c’est pour cette raison que je suis colérique ou aigri, face à l’extrême pauvreté et l’injustice que subissent les autres , car je sais ce que veut dire souffrance.

Figaro du Mali : Avez-vous eu de satisfaction dans votre lutte?
Mamedy Dramé : j’ai eu beaucoup de satisfaction. D’abord satisfaction morale, c’est-à-dire, être conscient d’avoir été utile à la société en un moment donné. Le mouvement Tarata Woulen a été un groupe très influent dans la plateforme Ante A Bana, qui a fait reculer le projet de révision constitutionnelle en 2017. J’ai aussi beaucoup contribué à l’élection du président IBK en 2013.
Et sur le plan local, tout récemment, nous avons réussi à rétablir le lycée Dougoulo Konaré de Kayes et j’en passe.

Figaro du Mali: Vous avez été récemment élu président du front d’action pour la région de kayes ( FARK). Quelles seront vos priorités ?
Mamedy Dramé : Le FARK n’a qu’une seule priorité: le développement de la région de kayes. Mais le plus urgent est le combat pour la reprise des activités du chemin de fer et ainsi que la route Bamako Kayes. Ensuite, l’hôpital Alfousseyni Dao de Kayes et également pour une université.
Figaro du Mali: Votre dernier message.
Mamedy Dramé : Mon dernier message est un appel au rassemblement. Le Mali est notre bien commun et chaque malien doit apporter sa pierre à l’édifice national.
Interview réalisée par Boubacar KANOUTE.

Figaro Du Mali

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