Dans une interview accordée au magazine numérique “Jeunesse malienne”, Mamadou Traoré, consultant en informatique et en marketing digital met l’accent sur le rôle de la jeunesse malienne dans la gestion du Pays.
M. : Qui est Mamadou Traoré ?
T. : Qu’il me soit permis de commencé cette interview par Bismillahi Rahamani Rahime. En effet, après l’obtention d’une maitrise en économie de la Faculté des sciences économiques et de gestions de Bamako (Fseg), j’ai fait un master IC2A (ingénierie de la cognition de la création et des apprentissages), spécialité double compétence informatique et sciences sociales de l’Université Pierre Mendes France de Grenoble 2. Pour mon stage de fin d’étude, j’ai intégré l’agence web Advisto à Paris en tant que développeur web. Au sein de cette agence web, je participais au développement de la solution e-commerce Peel shopping et desktockPlus.
Dès mon retour au Mali en fin 2013, j’ai intégré la société Afribone Mali (fournisseur d’accès Internet). Au sein de cette société j’assurais le développement multimédia. C’est ainsi qu’en 2014, avec une équipe composée des jeunes motivés, nous avons mis en place plusieurs sites web, dont le site actuel de l’Institut français de Bamako. En 2015, j’ai intégré la société Energie du Mali SA (EDM-SA) comme responsable gestion du site web et l’intranet. Deux ans après, j’ai eu une promotion pour un poste de responsable communication numérique. Il est important de signaler qu’avant de partir en France pour les études, entre 2007 et début 2009, j’étais désigné comme membre et peu après comme président de la commission électorale de la Commune III pour les élections présidentielle et communales.
M. : Quel est selon vous le rôle de la jeunesse malienne dans la gestion du pays ?T. : Il faut tout d’abord rappeler que la jeunesse c’est l’avenir d’un pays, d’une nation, c’est pourquoi certains pays comme la France, l’Allemagne, le Canada ont vite compris l’indispensable rôle de leurs jeunesses. C’est pays favorisent donc les initiatives jeunes à travers des formations professionnelles, des échanges d’expériences, des accompagnements pour faciliter l’intégration dans les milieux sociaux professionnels.
Il y a 20 ans, le Mali avait une jeunesse forte, une jeunesse compétente, une jeunesse dont le seul objectif était d’acquérir des compétences afin de mieux servir notre Mali. Et l’Etat mettait tout en œuvre (formation de qualité, accompagnement, intégration, etc.) pour permettre à ces jeunes de mieux se valoriser, se distinguer et être compétitif dans le monde entier.
Mais aujourd’hui, cet esprit a complétement disparu. Gagner facilement sa vie est devenu l’objectif principal de tous, c’est pourquoi le banditisme, le vol, le viol, la trahison ont gagné le terrain. On ne pense qu’a soi en ignorant complètement l’autre et pourtant, ont dit que nous sommes 95 % musulmans au Mali. Je pense sincèrement que pour mieux aider le Mali, il faut une jeunesse consciente tant religieusement que professionnellement.
Etre ambitieux c’est très important, mais il faut que la jeunesse :
- ose dire non ;
- ose se lancer ;
- ose se faire confiance ;
- soit patiente et rigoureuse ;
- travaille dignement ;
- accepte de se former pour avoir des compétences ;
- refuse le statut de victime ;
- réfléchit avant d’accepter ces postes dont on n’a vraiment pas les compétences requises, à défaut, chercher vraiment les compétences nécessaires ;
- respecte les règles et les bonnes conduites du pays ;
- accepte de se pardonner et se donner la main pour faire avancer le Mali
C’est pourquoi en intelligence émotionnelle, le pardon est fondamental, on peut pardonner sans oublier. Pardonner, c’est mieux vivre avec ses émotions et sentiments. L’avenir de nos enfants dépend de notre comportement et de notre façon de vivre aujourd’hui.
M. : Est-ce que tu peux nous donner des exemples d’actions professionnelles que tu as réalisées et dont tu es vraiment fier ?
T. : Je parlerai dans un premier temps de mon passage à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Mali. Comme vous le savez, la Commune III est l’une des communes les plus stratégiques du Mali, organiser des élections libres et transparentes dans cette localité est un immense défi que j’ai pu relever. J’ai été fier de présider cette commission électorale pour la présidentielle en 2007 et les municipales en 2008. Ensuite, je vais vous parler de mon parcours à la Société Energie du Mali SA. En réalité, c’est avec fierté que je conduis le début de la transformation digitale de cette grande société d’électricité. Aujourd’hui, le digital a bouleversé notre comportement et les sociétés n’ont plus le choix, elles doivent aller vers cette transformation digitale.
EDM-SA consciente de l’enjeu de cette transformation digitale, a créé un poste consacré à la communication digitale (numérique) dont je suis responsable. Vous avez sûrement remarqué, depuis bientôt deux ans, EDM multiplie ses points de rencontre avec ses clients, notamment sur les médias sociaux, afin d’être plus proche d’eux et résoudre les difficultés auxquelles ils sont confrontés. C’est pourquoi, être dans une équipe qui conduit un tel projet est une fierté.
M. : Votre mot de la fin
T. : J’implore Allah le Tout Sachant et le Tout Puissant, pour qu’il fasse régner la paix au Mali. J’invite la jeunesse à prendre conscience de son rôle combien important, car c’est n’est qu’ainsi que nous pourrions offrir un avenir meilleur à nos enfants.
Mamadou Traoré
Consultant en informatique et en marketing digital
Par Le Confident