L’opérateur économique, Seydou Coulibaly, a officialisé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2022. C’était le samedi dernier à Mopti à travers une déclaration de candidature, en lieu et place d’un meeting qui a été annulé suite à l’adoption de nouvelles mesures par le gouvernement en vue de stopper la propagation du Coronavirus.
À travers cet engagement, ce néophyte sur la scène politique veut défier les grandes formations politiques structurées à travers le pays et à l’extérieur. Arrivera-t-il à ses fins quand on sait que cette première sortie a été un vrai fiasco dans la Venise malienne ?
Comme disait l’autre, «Seydou Coulibaly entend désormais se frotter à son peuple pour solliciter son suffrage afin de diriger le Mali». Venu de nulle part pour se retrouver sur la scène politique, des sources affirment que cet opérateur économique compte sur ses milliards et aussi sur des cadres de certains partis politiques pour détourner les militants à la base en sa faveur.
Toujours selon nos sources, en plus du soutien de certains cadres des partis comme le RPM, l’URD et l’ADEMA, Seydou Coulibaly aurait également la bénédiction de la junte militaire qui a renversé le régime IBK et aussi de l’Imam Mahmoud Dicko.
Cette présidentielle à venir sera âprement disputée. Le candidat déclaré Seydou Coulibaly aura face à lui des candidats naturels comme Aliou Boubacar Diallo, Modibo Sidibé, Moussa Mara, Cheick Modibo Diarra, Soumeylou Boubèye Maïga, Tiemoko Sangaré. Sans nul doute, il sera difficile pour lui de se frayer un chemin vers Koulouba face à ces ténors qui sont des fins connaisseurs de la politique.
Mais, malin qu’il est, en plus de son mouvement Benkan, le candidat mise sur ses milliards. Pour cela, le week-end dernier, des sacs de vivres à l’effigie du mouvement Benkan ont été distribués à la population de Mopti.
Mais ce qu’il ignore, il ne suffit pas d’avoir de l’argent pour mobiliser les électeurs. Surtout quand c’est à l’approche de l’élection qu’on commence les actions de bienfaisance. Au Mali, l’histoire nous enseigne que des candidats «généreux», qui ont distribué des dizaines de motos, des vivres, de l’argent liquide, et autres biens, ont mordu la poussière par la suite.
En tout cas, malgré l’argent qu’il avait mobilisé pour le lancement de son mouvement à Mopti, ce fut un vrai fiasco. Selon des sources, pour mobiliser la foule lors du meeting, la stratégie adoptée était de soudoyer les autorités scolaires de la région pour mobiliser les élèves.
C’est ainsi que le Directeur de l’Académie, les Directeurs des Centres d’animation pédagogique de Mopti, les directeurs d’écoles ont été convoqués au groupe scolaire Boukari Ouologuem pour une rencontre d’urgence avec un partenaire stratégique qui n’était autre qu’un proche de notre futur candidat.
Une fois informés de l’objet de leur convocation, les directeurs d’écoleen ont été effarouchés. Ceux-ci ont sévèrement dénoncé l’achat de conscience dans le milieu scolaire qui est et doit rester apolitique.
En effet, en contrepartie de la mobilisation des élèves pour remplir le stade lors du meeting, les mobilisateurs que sont le DEA, les directeurs de CAP, les directeurs d’écoles et les enseignants devraient recevoir des vivres, des fournitures, des équipements et de la liquidité.
C’est donc un mauvais départ pour notre opérateur économique qui, après avoir faire fortune dans le monde des affaires, veut se hisser au plus haut sommet pour diriger notre pays.Nous y reviendrons !
Source/L’Oeil du Mali