La course pour la présidentielle 2018 enregistre le candidat du PRVM Fasoko et de la CRP, Mamadou Oumar Sidibé. Cet ingénieur-informaticien chevronné du service des douanes et sa coalition nourrissent de grandes ambitions dans cet espace politique malien affamé de renouveau. Fer de lance de l’opposition, les jeunes de la Coalition pour le renouveau politique (CRP) croient en leur étoile, mobilisent leurs troupes et se battent pour emmener leur candidat vers Koulouba. Une noble ambition qui nécessite beaucoup de savoir-faire et un sous-bassement solide. À la CRP, ils ont choisi les trois slogans du parti du chameau blanc, qui riment «connais-toi, toi-même : Dambé- Danaya-Ladiriya».
Mamadou Oumar Sidibé, vous êtes le président de la Coalition pour le renouveau politique, dites-nous, êtes-vous prêts pour la bataille présidentielle de 2018 ?
Je suis prêt pour cette bataille à 100% pour trois raisons majeures. D’abord, je suis convaincu que j’ai des solutions pour régler les problèmes majeurs auxquels notre pays est confronté actuellement. Ensuite, je suis prêt parce que je suis dans une coalition d’hommes valables, intègres, représentatifs, compétents et bien inspirés. En troisième point, je suis prêt parce que le peuple malien veut aujourd’hui le changement comme nous au PRVM-Fasoko et à la CRP. Je suis donc plus que prêt pour relever le défi dans cette bataille présidentielle 2018.
N’avez-vous pas des inquiétudes sur l’organisation de cette élection présidentielle ?
Je sais qu’il y a des inquiétudes, je suis convaincu que les problèmes qui nous ont amenés vers 2012 existent toujours. Le pays est à l’agonie, l’insécurité s’étend. Cependant, nous ne devons pas baisser les bras et le devoir nous interpelle à travailler d’arrache-pied pour freiner l’hémorragie, toute chose qui passe par des élections dont la présidentielle.
Vous avez parlé d’insécurité. À propos, quel est votre regard sur la question ?
En 5 ans, on devait pouvoir stabiliser le pays avec l’aide de nos forces de sécurité, de Barkhane, de la Minusma et les forces du G5 Sahel. Mais hélas, le constat est amer. Au regard de la situation, le défi à relever est grand, d’ailleurs très grand. Il va falloir être inventif, beaucoup plus sérieux, et proposer des solutions à la fois de justice, de dialogue, de paix mais aussi de développement.
Ces élections révèlent des regroupements et des coalitions, quelle est votre position réelle ?
Ici à la CRP, nous sommes sereins et pouvons dire que nous sommes des pionniers parmi les mouvements mis en place sur l’échiquier national. Le 03 mars 2018, une coalition composée d’une vingtaine de partis politiques et plus d’une centaine d’associations, qui s’appelle «la Coalition pour le renouveau politique», ont sollicité ma candidature à l’élection présidentielle. Nous sommes l’un des premiers à être dans cette dynamique. Les autres coalitions sont récentes, et depuis que nous avons senti l’échec d’une candidature unique au sein de l’opposition, j’étais l’un des premiers à proposer la candidature unique au sein de l’opposition mais hélas…Alors, nous nous sommes engagés au sein de la CRP pour apporter notre touche juvénile à l’édifice Mali.
D’ailleurs, nous sommes conscients des difficultés auxquelles nous ferons face mais nous allons nous battre pour nos convictions conformément au triple slogan qui nous sert de devise : «Dambé, Danaya et Ladiriya». Déjà, nous avons réuni les documents qu’il faut et l’enveloppe qui sert de caution, payée par la Coalition pour le renouveau politique que je remercie. Maintenant, on suit de très près le reste du processus laissant les portes de notre coalition pour accueillir ceux ou celles qui partagent nos ambitions.
- le président Sidibé, et si vous n’êtes pas au 2è tour, avez-vous déjà pensé au candidat ou au groupe que vous allez soutenir ?
Je me sens au 2ème tour, je sais qu’on sera au 2ème tour par la grâce d’Allah. Nous avons travaillé pour ça et nous sommes convaincus que nous avons une vision, un programme et des hommes engagés pour gagner. Si le contraire se produisait, au moment opportun, nous en parlerions conformément à ce que la CRP en décidera.
Qu’allez-vous faire du Mali en cas de victoire et en combien de temps ?
Notre boussole, c’est notre programme quinquennal 2018-2023 intitulé «La confiance retrouvée». Ce document élaboré par les experts des commissions scientifiques du PRVM-Fasoko et la CRP, c’est une douzaine de piliers et d’axes stratégiques orientés sur les priorités du moment pour stabiliser et mettre le pays sur les rails. Ce document tient compte du passé et du présent pour aller vers un futur serein et plus promoteur pour nos enfants et nos petits-enfants. C’est aussi, une ouverture pour relancer l’espace politique et économique, redynamiser le secteur socio-culturel, changer les mentalités en mettant en priorité le Mali.
- Sidibé, dans un monde globalisé, est-ce que l’atteinte de vos objectifs est possible avec la devise «Dambé, Danaya et Ladiriya» que d’aucuns trouvent contraignante et inappropriée ?
Nous sommes conscients, et nous sommes convaincu que aucun pays, aucune nation ne peut se développer sans se connaître, en passant son temps à singer les autres. Les problèmes que nous connaissons viennent du fait qu’on a refusé d’être nous-mêmes en piétinant la confiance, la sincérité, la loyauté. Aucun pays ne peut se développer sur la stratégie des autres à la base.
Nous avons constaté qu’au-delà des problèmes économique et sécuritaire, notre société a perdu ses valeurs fondamentales que sont le «Dambé», «Danaya» et «Ladiriya», fondements de notre existence. Nous avons des défis à relever sur nos propres comportements, sur l’homme qui est au bout de la chaîne. Si nous réussissons à travailler à ce niveau, tout le reste est facile à gérer. Ce qui est sûr, c’est un boulot de longue haleine, car le mal est profond mais il faut commencer. Sans ressources humaines compétentes, intègres et patriotes, on n’aura rien même si on a des beaux programmes.
Quel est votre message particulier pour cette élection présidentielle ?
Notre pays va mal, d’ailleurs très mal. Cependant, nous avons la capacité de renverser la situation pour relancer le développement socio-économique de notre pays qui a besoin d’un renouveau politique. C’est difficile, les temps que nous vivons, l’homme malien sait rebondir et il suffit qu’ils comprennent. Et je pense que nous les Maliens, nous l’avions compris. La sirène du renouveau a sifflé pour nous, il faut désormais changer la donne ou périr.
Une question, un refrain du Mali actuel, «Boua Ba Bla» ou «Boua Ta Bla» ?
Le président de la République a été élu au suffrage universel ; le pouvoir appartient au peuple et c’est au peuple de faire un bilan, car Boua (IBK : l’actuel président de la République) n’a pas pris lui-même le pouvoir. Donc à la CRP, nous ne combattons un homme ou des hommes, mais nous combattons un système. Je suis convaincu que les Maliens ont tout compris, et le 29 juillet, il revient aux Maliens de faire le bon choix et de sanctionner le quinquennat de Boua dans les urnes. Tout le reste est spéculation.
Interview réalisée par Kassim TRAORE
Source: Le Reporter