Si les forces de sécurité se donnent la peine d’organiser des escortes des véhicules en convoi sur les voies où ces attaques sont perpétuées, elles pourront arriver à bout de ce banditisme des groupuscules. Il faut que les autorités écoutent les sages conseils. Les autorités de la Transition doivent avoir le courage de passer outre l’interdiction d’Emmanuel Macron de négocier avec les chefs djihadistes.
Quand on a posé la question à Choguel lors de la présentation de son PAG (Plan d’action Gouvernemental) devant le CNT (Conseil national de Transition) de savoir quelle est la situation des négociations avec les chefs djihadistes, il a simplement déclaré que les autorités de la transition se préparent à la sécurisation du pays.
Cela veut dire qu’ils ont choisi l’option militaire uniquement malgré leurs déclarations de se coller aux décisions issues du DNI. Ils ont déclaré qu’ils vont appliquer « intelligemment » l’accord d’Alger sans le réviser en contradiction des résolutions du DNI. De qui se moque-t-on ?
On prend le peuple malien pour des idiots en continuant d’obéir à la ligne de Macron qui a pourtant rompu avec le Colonel Assimi Goïta qu’il a accusé de putschiste dont il ne reconnaît pas implicitement le régime malgré qu’il soit obligé de nouer le dialogue avec lui par réalisme, en raison du realpolitik qui lui commande de faire cela. C’est pour cette raison que les autorités de la transition n’ont pas franchi ses lignes rouges et sont en train de baratiner le peuple malien pour gagner une prolongation de la transition auprès de la Cedeao, manipulée par la France.
Le double langage est très dangereux en politique car les potentiels candidats aux élections présidentielles poussent la communauté internationale à maintenir la pression pour le respect du délai de la transition sur la base des déclarations et engagements des autorités de la transition. Lors de la présentation du PAG, le PM Choguel Maïga a pris l’engagement devant la représentation nationale d’inscrire ces actions dans les limites des 7 mois qui lui restent. Tout le monde a pris date, même s’il revient au cours de son interview sur l’importance de la refondation par rapport aux élections bâclées, en l’exemple sur celles de 1997, alors que les contextes sont très différents.
Le couple exécutif de la transition doit arrêter de jouer au double langage qui brouille les repères sur lesquels on va les juger. La ligne Macron ou la ligne malienne tracée par le DNI? Si jamais, il y a report, la conclusion à tirer sera leur échec qui va les décrédibiliser vis-à-vis de l’opinion publique malienne et de la communauté internationale. Ils auront la France et ses satellites planqués à la Cedeao sur le dos et ne pourra invoquer la souveraineté du peuple malien dont ils n’auront pas le soutien. À bon entendeur salut.
Abdoulaye Bah
Source: Le Démocrate