C’est ce qui ressort des résultats de l’enquête SMART menée par l’Institut National de Statistiques avec le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, avec l’appui de certaines agences de l’ONU. L’enquête révèle également que le taux de malnutrition aiguë des enfants de moins de cinq ans a atteint des niveaux critiques à Tombouctou et à Gao, alors que le taux national reste très élevé.
Selon l’enquête, la malnutrition aiguë des enfants a atteint 15,7 pour cent à Tombouctou et 15,2 pour cent à Gao passant ainsi du niveau « sérieux » à « critique » dans ces deux régions. Des niveaux sérieux de malnutrition aiguë ont également été enregistrés dans les régions de Kayes (14,2%) et Taoudéni (14,3%), alors que le taux national est de 10,7%.
Dans le même temps, un enfant sur quatre continue à souffrir de retard de croissance, qui provoque des dommages physiques et cognitifs irréversibles pour les enfants. Les agences de l’ONU, notamment l’UNICEF, le PAM, la FAO, et l’OMS qui ont appuyé cette enquête, soulignent toutes l’urgence de mobiliser tous les efforts pour lutter contre la malnutrition et l’insécurité alimentaire.
Cela en apportant des traitements immédiats et adéquats à chaque enfant affecté, et en renforçant les interventions de prévention. Selon une étude récente sur le Coût de la Faim au Mali, la malnutrition entraîne également une perte économique importante au pays, estimée à 266 milliards de FCFA annuellement.
Les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont un poids très faible pour leur taille, souffrent d’une grave perte musculaire et sont neuf fois plus susceptibles de mourir en cas de maladie, en raison d’un système immunitaire affaibli.
Mahamane Baba Kounta