Selon un communiqué, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé jeudi dernier, avoir repris sa coopération avec le Mali, qui était suspendue depuis l’achat en mai d’un nouvel avion présidentiel pour 40 millions de dollars. Même les autorités de notre pays ont été obligées de reconnaître qu’il y a des insuffisances dans cette affaire, mais il a surtout fallu toute la vigilance des institutions de Bretton woods pour obliger le pouvoir à rectifier le tir.
Toujours selon le communiqué, c’est préoccupé par cette acquisition du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et par des contrats passés sans appels d’offres que le Fonds avait gelé son plan d’aide au pays en attendant un audit indépendant et le renforcement des procédures de marchés publics. « Les autorités ont commencé à mettre en oeuvre ces mesures », a affirmé un porte-parole du FMI, Bill Murray, ajoutant que cela « ouvrait la voie » au dégel du plan d’aide au Mali, déstabilisé par une profonde crise politique et économique. Il convient de rappeler que lors de l’interview qu’il a accordée à l’Ortm et Africable, le président IBK avait lui-même reconnu qu’il y a eu des faiblesses dans l’achat de l’avion et la passation de marché de fourniture militaire. Concernant l’achat de l’avion présidentiel, le représentant du Fmi au Mali, Anton Op de Beke, dans une interview accordée à RFI a indiqué : « l’achat de cet avion n’était pas prévu dans les finances 2014. Maintenant, le gouvernement, c’était une mesure convenue, a intégré cet avion dans la loi des finances rectificatives. Ca veut dire que l’avion est financé sur les ressources du pays et le gouvernement a présenté des économies dans son budget d’investissement pour financer les 14,5 milliards francs CFA qui restaient sur cet avion. » A propos du contrat d’équipement passé par le ministère de la Défense, il a ajouté : « Il y a un abus d’une provision dans le code du marché public qui permet au ministère de la Défense de faire des achats exigeant le secret militaire. Mais, dans la pratique, cette provision a été utilisée pour toute sorte d’achats qui incluent cet avion présidentiel, y compris ses fournitures qui ne sont pas du tout de nature militaire. Cela nous paraît une mauvaise utilisation des ressources limitées du pays. Mais les autorités ont préparé un décret qui va limiter l’usage de cet article 8. » Si tout se déroule bien, a indiqué le représentant du FMI, cette mission préparera un rapport qui sera soumis à leur conseil d’administration au début du mois de décembre. C’est après discussion du conseil que le décaissement sera fait. Pour le bonheur du Mali, concernant son appui budgétaire. Dommage qu’aujourd’hui, les bailleurs de fonds aient constaté autant de manquements dans la gestion de nos finances publiques. En pleine année de lutte contre la corruption.
B. D.