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MALICK ALHOUSSEINI : Le ministre de la Pénurie d’eau et du Délestage électrique

A Bamako, la population se plaint des coupures intempestives d’électricité et d’une grande pénurie d’eau potable depuis des semaines déjà ; à Diboli, dansla région de Kayes, la population a violemment manifesté le 12 mars pour réclamer de l’électricité. A l’origine de cette colère généralisée qui s’amplifiera dans les jours à venir, l’amateurisme du département de l’Energie et de l’Eau.

Rien que dans le district de Bamako aujourd’hui, seuls les plus chanceux parviennent à avoir quelque quatre à cinq bidons d’eau par jour pour leurs besoins journaliers. Les malheureux que sont le plus souvent les abonnés à domicile de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep), se voient servir un liquide rougeâtre à la place de l’eau potable. Pendant ce temps le ministre de tutelle, Malick Alhousseini, sans vision, excelle dans le m’as-tu-vu par le biais de visites de terrain sans impact positif.
Bla, San, Kidal, Gao, Sikasso, Kayes, Banamba (Koulikoro). S’il y a un ministre qui aura été plus proches des populations rurale du pays, c’est bien Malik Alhousseini. Et, dit-on, ces visites auraient été utiles si la délégation ministérielle avait pu apporter avec elle quelque chose de concret. Bien au contraire. Partout où le ministre Malick Alhousseini et ses hommes sont passés, ils n’ont laissé dernière eux que mirages, des promesses non tenues ou des initiatives inachevées. La preuve est tout près ici à Bamako.
Dans le quartier dit 1008-Logements (ATT-Bougou) en Commune VI. Le bout des robinets n’a pas mouillé depuis 4 mois, autrement dit aucune famille des 1008-Logements n’a vu même une seule goutte d’eau sortir de leur branchement Somagep depuis au moins 120 jours. La seule source d’eau, un forage devant servir la population, est insuffisante et les plus chanceuses des familles, toujours dans cette localité, parviennent à se procurer au moins de trois bidons d’eau (20 litres) par jour, avoir quatre ou cinq bidons, c’est un miracle. Et pourtant…

Plus visible, plus nuisible
En début novembre 2017, toujours au quartier 1008-Logements, le ministre Malick Alhousseini a lancé les travaux de réalisation d’un forage devant produire 80 000 litres d’eau par heure. Ce n’était pas un bluff. Les travaux ont lieu et les tuyaux du forage ont pris l’eau depuis, mais il manque le château d’en haut pour servir la population.
« Chaque fois il nous annonce un nouvelle date pour finir définitivement le forage et l’inaugurer », nous confie cette habitante du quartier. Selon la même source, les responsables du département de l’Energie et de l’Eau ont indiqué la date du 15 avril pour l’inauguration du forage.
Bonne nouvelle. Mais faut-il s’en réjouir ? La réponse est non pour des résidents des 1008-Logements. « Toujours ce sont des dates qu’on nous indique pour l’inauguration du forage, mais toujours rien après », regrette-t-on.
Et ce n’est pas seulement au quartier « 1008-Logements » qu’il y a pénurie d’eau. C’est partout à Bamako. Chaque commune, chaque quartier et chaque famille de la capitale vit son propre calvaire, l’un pire que l’autre. Pendant ce temps, le ministre continue de sillonner l’intérieur du pays pour… on ne sait quelle raison. Du moins tout sauf du concret.

Dans la gueule du loup
La production de l’électricité n’est plus régulière, la population s’y habitue peu à peu. Mais l’eau qui ne vient dans le robinet reste toujours une situation très préoccupante, surtout sur le plan hygiénique.
Face à la pénurie d’eau à Bamako et environnants, les femmes ont eu une nouvelle idée, mais celle-là n’est pas du tout la bonne : un seul seau d’eau employé pour plusieurs utilités. Comment ? L’eau qui, par exemple, est utilisée pour laver le riz est la même employée pour faire la corvette, aussi l’eau qui a servi à désinfecter les choux de la salade n’est plus à verser à terre, on le récupère pour prendre sa douche, nous confie une habitante de Boulkassoumbougou, en Commune I.

Arrogance ou incompétence
Les deux à la fois sans doute. Les contours de limogeage du DG de l’EDM en disent long sur les compétences et qualités humaines du ministre Malick Alhousseini. Selon lui, essayant péniblement de s’expliquer par différents canaux médiatiques, il dira que l’ancien DG de l’EDM n’avait pas une bonne gestion avec une tension de trésorerie et que la même société doit plus d’un demi-milliard F CFA à l’Etat malien. Du délire ! Il était possible d’y croire si des départements publics à l’image de l’Assemblée nationale n’avaient pas vu dans le passé leurs compteurs enlevés pour cause d’impayés.
Du moins le ministre se rabaisse en voulant s’expliquer sur les raisons de limogeage de l’ex-DG de l’EDM-SA. Dans pareils cas, ceux qui ne se reprochent rien se taisent et laissent le temps juger. La bonne manière que le ministre Malick Alhousseini s’explique aux Maliens sur ce qui n’a pas marché pour prévenir les coupures intensives d’électricité. Il parait qu’il n’y a pas d’eau dans le fleuve. Mais n’y avait-il pas une possibilité pour contenir la situation après s’être rendu compte que la pluie n’a pas été au rendez-vous ? La réponse est oui.
D’aucuns soutiennent que depuis septembre 2017, l’ancien DG de l’EDM, pour parer à toutes ces difficultés, avait demandé la construction de deux centrales thermiques de 30 GW chacune pour contenir la canicule et la baisse d’eau. Une demande qui n’a jusque-là pas eu de suite.

Djibril Samaké

LA SIRENE

Le Combat

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