Réunis à la Maison de la presse, ce lundi, les professionnels des médias ont condamné les violences policières dont ils font l’objet dans l’exercice de leur fonction. Des victimes de ces violences ont, chacune, témoigné. Elles ont raconté comment elles ont été, délibérément, ciblées par les forces de l’ordre. La Maison de la presse prépare une plainte.
Drôles et émouvants. Les récits des journalistes victimes de la répression policière ont laissé très peu de personnes indifférentes dans la salle. Face aux forces de l’ordre, ils ont eu, chacun, à un moment ou à un autre à décliner leur identité aux forces de l’ordre. Malgré cela, ils ont été bastonnés et gazés. Pis, certains ont été embarqués dans des véhicules de la police, leurs images supprimées ou les cartes mémoires de leurs appareils confisquées, tout simplement. «Ce sont les ordres!», se sont dédouanés ainsi certains agents.
Radio Nassiraoulé, SIKKA TV, Africa 24, Kunnafoni TV, Renouveau TV. Ils sont nombreux les journalistes qui ont raconté leur calvaire du samedi dernier. Trop c’est trop. Pour Ramata Diaouré, correspondante de Reporter Sans Frontière, les «charges délibérées», contre les journalistes au Mali, sont de plus en plus fréquentes depuis le début de l’année 2018. En témoigne, l’enlèvement le 24 février de trois journalistes de Maliactu.net par les forces de sécurité. Avec les actes de samedi dernier, une étape a été franchie. Des témoignages, indique la représentante de RSF, seront recueillis et des documents seront remis à qui droit au niveau national, africain et international.
Bandjougou Danté est le président de l’URTEL. Selon lui, le combat pour une presse libre et indépendante n’est pas un combat qui doit être mené par les hommes politiques. C’est un combat des journalistes pour les journalistes. Aussi, Danté appelle à l’union entre les journalistes et a mis en garde les confrères qui s’insultent sur les réseaux sociaux pour les politiques. «Aucun journaliste, dit-il, ne peut mener le combat d’un homme politique, à la place celui-ci».