Ces échanges entre les deux parties constituent un instrument stratégique permettant de renforcer le partenariat et d’atteindre les objectifs assignés dans la lutte contre la pauvreté
En application de l’article 8 de l’Accord de Cotonou, qui encadre la coopération entre l’Union européenne et les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), s’est tenu dans la salle de conférence du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, mardi dernier, le dialogue politique entre le gouvernement et la délégation de l’UE dans notre pays.
Ce dialogue, a expliqué le ministre Diop, est conçu comme un instrument stratégique permettant de renforcer le partenariat et d’atteindre les objectifs assignés dans la lutte contre la pauvreté. Après plusieurs années d’interruption suite à la crise politique et sécuritaire qu’a connue notre pays, cette rencontre vise à réinstaurer un dialogue global, équilibré et approfondi sur des questions d’intérêt commun.
Les échanges ont porté sur les thèmes suivants : méthodologie sur la tenue du dialogue sa nature, ses contours, les participants, la périodicité. Il y avait aussi le thème de la gouvernance, de la décentralisation et des élections (mise en œuvre de l’Accord, calendrier électoral et référendaire). A été abordé également le thème de la sécurité, la stabilité (plan de sécurisation intégré des régions du centre du Mali : Ségou et Mopti) et la migration.
En divers, les participants ont échangé sur les communications succinctes groupées sur un certain nombre de réflexions en cours au niveau européen à savoir le post-Cotonou, le consensus européen, le plan d’investissement extérieur.
La délégation malienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale en sa qualité d’ordonnateur national du Fonds européen de développement (FED), était composée des représentants des départements ministériels de la Défense et des Anciens combattants, de l’Administration territoriale, de la Sécurité et de la Protection civile, des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, de la Justice, de l’Économie et des Finances, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine.
La délégation européenne était conduite par Alain Holleville, ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne à Bamako et comprenait les représentants des ambassades des pays membres accrédités au Mali (Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg, Pays-Bas, Suède, Union Européenne), ainsi que les responsables de l’EUTM et de l’EUCAP Sahel.
Dans le domaine politique, la collaboration entre les deux parties englobe un soutien politique aux pourparlers de paix et de réconciliation au Mali et à la modernisation de l’État ; une prise en compte des dynamiques régionales affectant le Mali, notamment sur les questions de sécurité.
L’UE s’est impliquée concrètement sur la scène politique malienne en 2013, notamment par sa participation à la signature des Accords de Ouagadougou (18 juin 2013) qui ont permis un cessez-le-feu dans le Nord du pays et l’organisation d’élections générales.
Dans ce contexte, l’UE a déployé une mission d’observation pour l’élection présidentielle de 2013, un appui au processus électoral financé à hauteur de 17 millions d’euros. Elle a co-organisé avec la France, la Conférence des donateurs du 15 mai 2013 qui a permis de mobiliser 3,25 milliards d’euros, dont 523 millions promis par l’UE en faveur du Mali. L’Union européenne appuie la mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali signé en 2015 et est membre de la médiation internationale dans le cadre du suivi de l’Accord.
L’engagement de l’UE dans le domaine de la sécurité au Mali date de l’adoption de la stratégie pour la Sécurité et le développement dans le Sahel (2011). Cet engagement s’articule autour de plusieurs interventions dont l’EUTM Mali qui s’occupe de la formation de nos forces armées. Établi en février 2013, le mandat de cette mission s’effectue dans le cadre de la politique défense et de sécurité commune. Le Conseil de l’Europe a décidé de le prolonger d’un troisième mandat jusqu’en mai 2018.
Depuis janvier 2015, une mission similaire (EUCAP Mali) opère au bénéfice de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale. Le programme européen Contre-Terrorisme Sahel (CT Sahel – 2011-2014) financé par l’UE à travers son instrument contribuant à la stabilité et à la paix a permis l’organisation de quelque 42 formations pour la sécurité intérieure.
L’engagement de l’UE dans ce domaine se poursuivra avec la Mission EUCAP Sahel Mali et à travers d’autres instruments et programmes qui devront être définis en concertation avec les autorités maliennes. La coopération au développement reste au cœur de la collaboration entre l’UE et le Mali. Elle représente un outil essentiel pour rétablir la paix et l’unité du pays.
A. D.
Source: essor