INTERVIEW
C’est une opération d’envergure qui vient de se dérouler au Mali contre le terrorisme. Vendredi, “une soixantaine de djihadistes ont été neutralisés” par les hommes du commandement des opérations spéciales, a annoncé sur Europe 1 le général François Lecointre, chef d’État-Major des Armées. “Un succès important porté à l’engagement de l’opération Barkhane et du commandement des opérations spéciales”, commente le militaire.
Montrer que “l’ennemi est de plus en plus aux abois”
Les commandos français, appuyés par les forces de l’opération Barkhane et des Mirage 2000, ont détruit une concentration de combattants terroristes qui s’apprêtaient à attaquer une garnison malienne près de Boulikessi, au centre-ouest du Mali. Cette action s’inscrit dans une campagne importante menée par l’opération Barkhane depuis le début du mois d’octobre dans la zone dite “des trois frontières”, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Selon le général Lecointre, 3.000 soldats français sont engagés en coopération avec la force G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mali et Mauritanie) et les forces estoniennes de l’opération Takuba, dont c’était la première mission opérationnelle mercredi dernier.
Au cours de cette opération, tous les ennemis n’ont pas été tués, quatre d’entre eux ont été fait prisonniers. “On essaye toujours de faire au maximum du prisonnier pour avoir des renseignements et puis surtout pour les faire juger après”. “À la fin de la saison des pluies, on mène un effort particulier de plusieurs semaines en mobilisant la totalité de nos moyens, soit 5.100 hommes”, contre les groupes terroristes, détaille le général. Ce type d’actions “permet de désorganiser l’ennemi, de montrer qu’il est de plus en plus aux abois et de le mettre à hauteur de nos partenaires.”
Un succès militaire et logistique
Mais au-delà de la réussite purement militaire de cette mission, François Lecointre met l’accent, comme la ministre des Armées Florence Parly avant lui, sur “le niveau d’intégration jamais atteint entre les forces françaises, maliennes, nigériennes et les partenaires estoniens”. Concrètement, jamais les alliés de la France n’ont autant travaillé main dans la main contre cet ennemi commun. Un succès militaire et logistique donc, qui fait dire au haut gradé : “tout ça est très satisfaisant.”
Source : Europ1