Des syndicats et organisations de la Société civile ont appelé mardi à une opération «ville morte» dans la région de Gao dans le nord du Mali pour protester contre la dégradation de la situation sécuritaire dans cette zone en proie aux attaques jihadistes.
Les syndicats de la région de Gao ont appelé à un arrêt de travail de 48 heures mardi et mercredi pour protester contre «l’insécurité grandissante et l’inaction du Gouvernement» à inverser la donne.
Les trois Centrales syndicales signataires de l’appel exigent «une riposte sécuritaire, le rappel à l’ordre de certains agents des forces de sécurité qui s’adonnent à des dérives d’intimidation et de racket non justifiés et la fin de l’ingérence de certaines personnalités dans les dossiers judiciaires des délinquants mis aux arrêts».
Dans la ville de Gao, l’administration, la gare routière, les marchés étaient fermés mardi matin et la circulation était très réduite. Dans la ville d’Ansongo, à une centaine de kilomètres au sud, des organisations de la société civile avaient annoncé auparavant leur intention de mener des actions de désobéissance civile mardi et mercredi, telles que le refus de payer des taxes ou le blocage des voies d’accès à la ville.
Selon l’ONU, la situation sécuritaire dans la région nord du Mali «s’est considérablement dégradée» depuis le début de l’année 2022, notamment à cause de la recrudescence des attaques terroristes et l’expansion du groupe Etat islamique.
Les soldats français se sont retirés du Mali sur fond de crise diplomatique entre Paris et Bamako. Les nouvelles autorités de la transition, issues du coup d’État de mai 2021 ont renforcé leur coopération avec la Russie, faisant appel à des «instructeurs» russes considérés comme des mercenaires de la société de sécurité paramilitaire privée «Wagner» par plusieurs diplomates et médias occidentaux.