L’un des principaux groupes armés évoluant dans le nord du Mali a décidé lundi de s’engager en faveur d’une fusion de tous les groupes armés d’ex-rebelles ayant signé un accord de paix avec Bamako en 2015.
Le groupe armé Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) est l’un des principaux à avoir pris les armes en 2012 en réclamant l’indépendance du nord du Mali. Avec plusieurs autres groupes réunis sous la bannière d’une coalition, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ils ont abandonné leurs revendications autonomistes et signé en 2015 un accord de paix avec d’autres groupes pro-gouvernement et les autorités. Lundi, le MNLA a déclaré avoir demandé à son bureau exécutif d'”entamer (le) processus de fusion” avec ces autres groupes d’ex-rebelles en “une seule entité politico-militaire”, a déclaré Sidi Ag Baye, porte-parole du MNLA en clôture d’un congrès, selon un constat de l’AFP. “Quand les trois mouvements” de la CMA “vont s’unifier dans une seule entité, ça va donner de la force, que ce soit dans le domaine de la politique ou dans celui de la sécurité”, a réagi pour l’AFP Salah Ag Ahmed Abba, notable présent au congrès du MNLA. La réunion, qui s’est déroulée à Kidal, dans le nord du Mali, entre samedi et lundi, a rassemblé plusieurs centaines de participants. Les relations des groupes armés ex-rebelles avec Bamako s’écrivent en dents de scie. L’accord de paix signé en 2015, qui prévoit entre autre des mesures de décentralisation et l’intégration d’ex-rebelles dans l’armée nationale, n’est que très peu mis en oeuvre. “La mise en oeuvre de l’accord traîne au point d’entacher sa crédibilité au yeux des populations”, a estimé lundi le MNLA, en jugeant que “l’évolution des défis et la volatilité du contexte laissent penser que l’accord en l’état ne peut répondre aux exigences du moment”. Les autorités ont annoncé début août la réintégration de quelque 26.000 ex-rebelles, mais de nombreuses questions liées à cette réintégration sont en suspens. Les effectifs réels d’ex-rebelles, comme ceux des soldats de l’armée nationale, restent par ailleurs flous. Cet accord de paix, de plus en plus jugé caduc publiquement par certains Maliens, passe pourtant pour être une composante essentielle d’un retour à la stabilité politique et militaire dans cet immense pays déstabilisé par un conflit depuis 10 ans.
AFP