Visiblement éprouvés après plus d’un an de détention sans procès de leur client, les avocats de Sanogo prôneraient désormais l’absolution des crimes liés au coup et contre coup d’Etat.
Le général Amadou Haya Sanogo, le plus haut gradé du Mali mais aussi le plus controversé de ses pairs officiers supérieurs, n’aurait jamais imaginé, quand il régnait en maître depuis Kati sur tout le Mali, se retrouver dans une situation aussi lamentable que celle qu’il vit actuellement.
A en croire ses avocats, sa situation actuelle serait plus que critique. Le prisonnier qui ne cesse de subir des transfèrements, serait également en train de voir s’aggraver son état de santé, selon ses défenseurs. Ils affirment avoir multiplié, en vain, les appels auprès des autorités pour l’amélioration de ses conditions de détention.
Encore plus désespérant, sur les antennes de la radio Kayira, les avocats de Sanogo fustigent l’indifférence des organisations de défense des droits de l’homme qu’ils croient même concourir à enfoncer leur client.
Pour les avocats de Sanogo, l’affaire dont ils ont la charge est trop politisée. Nul n’ignore que les enjeux sont multiples et éparpillés à plusieurs niveaux. Il apparait dès lors évident qu’une telle affaire s’avère extrêmement délicate à plus d’un titre. Pour ne rien arranger à l’histoire, un procès tarde à venir pour statuer définitivement sur le sort du sulfureux détenu.
A une affaire politique, une résolution politique ? C’est en tout ce que semble prôner Maître Tiessolo Konaré, un des avocats de Sanogo qui pense que « les bérets rouges qui ont tués, l’ont fait au nom du Mali; ceux qui ont été tués, l’ont aussi été au nom du Mali ».
Pardon général
Dans ce contexte où l’insécurité au nord se fait grandissante, au sud, il faut que l’on essaye de se pardonner, soutient Me Konaré. Que l’Etat dédommage les proches des victimes desdits évènements et qu’on arrête de se déchirer, a-t-il également dit en substance lors de son intervention sur les antennes de la radio Kayira.
En clair, une amnistie pour tous les crimes liés aux affaires dites du coup et du contre coup d’Etat. Toute chose qui engloberait également les évènements connexes pour lesquels son client est présumé responsable.
Cet appel est-il un signe avant-coureur d’une future résolution politique des crimes commis dans le sillage du renversement du régime d’Amadou Toumani Touré ? Dans une telle hypothèse quelle place occupera réellement la justice dans notre pays ? Comment vivront les proches des victimes tout en sachant que les tueurs de leurs parents ne purgent aucune peine pour leurs actes ?
Amnistie ou grâce présidentielle, les supputations autour d’une éventuelle volonté du pouvoir actuel d’extirper principalement les ex-putschistes, des alliés du président lors de son élection, des mailles de la justice vont bon train depuis le début de leur mise sous-verrous. Sans la clôture définitive de toute cette affaire, le sort de Sanogo, toujours incertain, continuera d’alimenter les plus farfelues rumeurs.
Source: autre presse