Le Grand Hôtel de Bamako a servi de cadre ce samedi, 31 juillet à la tenue de la 11ème édition des conversations citoyennes sur des réflexions collectives sur le Mali de demain. Le thème retenu par l’Observatoire citoyen sur la gouvernance et la sécurité (OCGS) est : ‘’ la sécurité́ au Mali: comment sortir de l’impasse ?’’.
La rencontre était co-animée par Zahabi Ould Mohamed, ancien ministre, le colonel Major Nema Sagara, secrétariat permanent de lutte contre la prolifération des Armes légères et de petit calibre sous l’égide et Boubacar Bah, chercheur. La modération était assurée par Baba Dakono.
Prenant la parole, le chercheur a fait savoir que la situation actuelle du pays est l’aboutissement de plusieurs crises sécuritaires, humanitaire entre autre. ‘’Nous sommes ce qu’on appelle face un pays de conflictualité. (Les conflits persistants graves, les conflits récurrents comme la rébellion). Aujourd’hui Bamako est encerclé par les bandits armés’’, a-t-il ajouté.
Par rapport à la prolifération des armes, il a indiqué que la plus part des armes circulant proviennent des camps de l’Armée malienne : ‘’souvenez vous de l’attaque de camps de Mondoro, Indelimene…., de milliers d’armes lourdes ont été emportées par les bandits armés, raison pour laquelle nous assistons à des attaques ou les destructions sont massives’’, regrette-t-il.
Nous sommes dans une situation où l’ennemi dicte sa loi, a indiqué M. Bah. Avant d’ajouter que la situation dans laquelle nous vivons n’est pas insaisissables.
Quand vous prenez Iyad, il a été au sommet de l’Etat, il s’est bien structuré sur le plan national et international. De même Kouffa qui est au centre, il n’a d’autre d’autre chose faire que lire le coran, donc nous faisons face à des ennemies très bien structurés.
Pour sa part, l’ancien ministre Zahabi a rappelé que la crise est la conséquence de la crise de la sous-région à savoir la crise libyenne : ‘’il nous faut un Etat très fort pour surmonter à cette crise’’ a t-il indiqué. Par ailleurs, il ne prône pas la dictature, mais pas un Etat anarchique comme ce que nous vivons aujourd’hui. ‘’Il nous faut un Etat fort, qui contrôle ses frontières, son territoire, juste et équitable’’. Il est tout de même optimiste et conscient qu’on peut redresser la situation actuelle du pays.
En ce qui concerne les deux personnalités qui, malheureusement contrôlent le nord et le centre, il affirme qu’ils sont des personnalités qui aiment le dialogue, et ils sont prêts pour le dialogue. ‘’La situation n’est pas d’espérée, les FAMa sont en train de monter en puissance et ensemble on pourra sortir de cette crise”, explique l’ancien ministre de la Réconciliation.
Par rapport à la prolifération des armes légères, le colonel major Nema Sagara a fait savoir qu’il y a eu des conflits un peu par tout dans la sous région, et cela a entrainé la prolifération des armes un peu partout au Mali. ‘’Il faut que tout le monde s’implique dans la lutte contre la prolifération des armes légers, cherche à contrôler la prolifération des armes. On n’a tous les beaux textes dans nos bureaux, mais l’application pose problème. Les qui circulent au Mali sont plus nombreuses que la population, on ne parle pas des munitions’’, poursuit-t-elle.
En ce qui concerne la capacité de nos Forces de défense et de sécurités, elle a fait savoir que ‘’le soldat malien a besoin de formation et de leaders. Laisser sa sécurité pour un autre, c’est vraiment grave’’.
A ses dires, personne ne viendra sauver ce pays, c’est à nous de le faire. Avant d’ajouter qu’il y a plus de paresseux que de travailleurs, travaillons pour sauver ce pays.
Bréhima DIALLO
Source : 22 Septembre