Au Mali, les discussions reprennent entre le gouvernement et les groupes armés sur le Nord. Tous se sont réunis, le jeudi 13 février, sous l’égide des Nations unies et en présence de représentants de la société civile, afin de relancer un processus de paix qui avance difficilement.
Deux jours d’ateliers ont été programmés par le gouvernement malien dans sa feuille de route. Le ministre malien de la Réconciliation nationale et du développement des régions du Nord, Cheik Oumar Diarrah, estime que « des vérités ont été dites » qui permettront d’aller au bout du processus de paix. S’il ne s’agit que de discussions préliminaires, et pas encore de négociations, tous les groupes armés ont bel et bien répondu présents.
Sujets des premières discussions : les causes profondes du conflit, ou les leçons à tirer des anciennes rébellions et des précédents accords de paix. « Toujours les révolutions ont été volées par la complicité du gouvernement malien. Toujours on écarte les vrais acteurs. On amène une mise en scène. C’est ça qui empêche les solutions durables », explique Mohamed el-Maouloud Ramadan qui représente l’une des branches du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Un avis partagé par le représentant de l’autre branche du MAA, Mohamed Mahmoud El-Oumrany : « Il y a eu plusieurs révoltes. A chaque fois, il y a eu des négociations et des accords, mais il n’y a jamais eu de volonté politique pour les appliquer. Cette fois-ci, nous avons la conviction que les choses iront autrement. »
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Ambéry Ag Rissa, pour les rebelles touaregs du MNLA, reproche à la partie malienne de ne pas respecter l’accord de Ouagadougou signé en juin dernier. Mais il se veut optimiste sur la relance des discussions : « C’est déjà un grand pas. Je pense que si tout le monde est de bonne foi, reconnaît les faits et accepte de les corriger, […] on parviendra à une paix durable, à condition évidemment que la sincérité du gouvernement malien y soit. »
Du côté des milices d’autodéfense Gandakoye, on insiste sur la nécessité de justice pour toutes les parties. Une succession de témoignages et d’analyses qui rappelle les Assises pour le Nord, déjà organisées il y a quatre mois. Qu’importe, il s’agit de relancer un processus qui n’avait plus avancé depuis lors.
par RFI / Publié le 14-02-2014