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Mali : près de 1.500 écoles fermées ou non fonctionnelles à cause de l’insécurité (UNICEF)

Plus 1.500 écoles sont fermées ou parfois non fonctionnelles au Mali à cause de l’insécurité, a indiqué mardi un haut responsable de l’ONU dans ce pays du Sahel central, relevant que les enfants continuent de payer le prix le plus élevé d’une crise sécuritaire qui s’aggrave et que des dizaines de personnes ont été tuées rien que ce mois-ci dans le nord et le centre du pays.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la réduction de l’accès humanitaire et l’augmentation des déplacements internes de populations alimentent une crise de malnutrition infantile avec un million d’enfants de moins de cinq ans en danger, dans un contexte de résurgence de la polio et d’épidémie de rougeole.

Les enfants continuent de payer le prix le plus élevé d’une crise sécuritaire qui s’aggrave

« Il y a une recrudescence de l’insécurité et des violences et dans cette situation, les enfants sont vraiment affectés », a dit depuis la capitale malienne, Bamako, Pierre Ngom, Représentant de l’UNICEF au Mali, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève.

Un demi-million d’enfants privés d’école

Les attaques en cours continuent de créer le chaos pour les enfants.

À quelques semaines de la rentrée scolaire 2023-2024, plus de 1.500 écoles sur 9.000 sont fermées ou ne sont pas fonctionnelles, en partie à cause de l’insécurité. Environ un demi-million d’enfants n’iront pas à l’école parce que leurs écoles sont fermées ou non fonctionnelles.

Selon l’UNICEF, certaines régions sont beaucoup plus affectées que d’autres. Dans la région de Ménaka par exemple, la moitié des écoles sont fermées. « Si vous allez à Mopti, près de 25% des écoles sont fermées », a précisé M. Ngom.

Pour autant, l’UNICEF estime que cette situation n’est pas due seulement aux attaques des groupes armées non étatiques sur les écoles, mais parfois par manque d’enseignants. Certains enseignants affectés dans ces zones d’insécurité, n’y vont pas.

« C’est pourquoi dans le vocabulaire du Ministère de l’éducation nationale, il parle d’écoles non fonctionnelles, mais pas d’écoles fermées. Et c’est une nuance très importante car toutes les écoles ne sont pas nécessairement fermées, en raison des violences », a fait valoir le Représentant de l’UNICEF.

Des cours à travers la radio

Face à cette situation, l’agence onusienne mise sur le soutien scolaire dans les zones d’insécurité. L’UNICEF travaille ainsi avec le gouvernement malien pour donner des cours à travers la radio. Cela passe également par le recrutement d’enseignants volontaires dans les communautés dans ces zones d’insécurité.

Cette alerte de l’UNICEF sur l’impact de l’insécurité sur l’école au Mali intervient alors que « des éléments de groupes armés non étatiques ont revendiqué une série d’attaques contre des positions des forces de sécurité maliennes à Gao, ainsi que des tirs d’obus récurrents contre l’aéroport et des avant-postes militaires à Tombouctou. Depuis le 8 août 2023, des éléments des groupes armés non étatiques imposent un blocus à la ville de Tombouctou, en coupant les principales voies d’approvisionnement.

Le 7 septembre 2023, une attaque contre un bateau sur l’axe Gao-Tombouctou a causé la mort d’au moins 24 enfants.

« L’insécurité accrue a été amplifiée par le départ continu de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA) et constitue une entrave aux accords d’Alger et au dialogue inter-malien.

« Les investissements dans la paix et la sécurité doivent aller de pair avec la scolarisation et l’apprentissage de tous les enfants, leur vaccination complète, leur protection contre les violations graves et l’absence de malnutrition », a d’ailleurs fait observer M. Ngom.

Des campagnes de vaccination difficiles

Sur le plan sanitaire, l’UNICEF fait état de deux cas de polio en septembre. Au total, six cas ont été signalés cette année et deux l’année dernière. Pour l’UNICEF, la recrudescence de la polio est dispersée dans certaines zones du territoire malien, notamment à Gao, Koulikoro et à Tombouctou.

« En fait, le pays est quadrillé en zones et les équipes de l’UNICEF font des passages pour les cas de polio. Actuellement, l’UNICEF a pu faire deux passages depuis le début de l’année », a expliqué M. Ngom, relevant ainsi les problèmes d’accès.

Selon l’agence onusienne, les campagnes de vaccination deviennent de plus en plus difficiles dans certaines zones autour de Tombouctou et à Ménaka.

« Et c’est beaucoup plus difficile à Tombouctou et à Ménaka, comparé à Kayes ou Koulikoro », a conclu le Représentant de l’UNICEF, indiquant que cette situation est un peu liée au départ de la MINUSMA qui assurait la sécurité des équipes de terrain des humanitaires quand elles arrivent dans certaines zones d’insécurité.

L’ONU avait averti en août dernier que près de cinq millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence au Mali, notamment dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’éducation et de la protection, ainsi que pour avoir accès à l’eau salubre. Par rapport à 2020, cela représente au moins 1,5 million d’enfants supplémentaires.

un.org

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