Le président de la transition a opéré des changements dans l’équipe gouvernementale quelques jours après l’adoption par les Maliens d’une nouvelle constitution.
Comme annoncé quelques jours après le scrutin référendaire du 18 juin dernier, le président de la Transition au Mali, le Colonel Assimi Goïta a procédé, dans la soirée du samedi 1er juillet, à un vaste réaménagement du gouvernement. C’est le premier du genre depuis sa prise de fonction en mai 2021.
Les ministres remerciés
Cette nouvelle équipe gouvernementale compte des départs, des entrants et des permutations. Ainsi, ce sont 12 chefs de départements qui ont été débarqués. Il s’agit de Mme SIDIBE Dedeou Ousmane, ministre de l’Education nationale, de Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement, de Mme DIAWARA Aoua Paule Diallo, Ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, de M. Modibo Keita, ministre du Développement rural, de M. Bakary Doumbia, ministre de l’Entreprenariat national, de l’emploi et de la Formation professionnelle, de Mme WADIDIE Founè Coulibaly, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, de M. Mahmoud OULD Mohamed, Ministre de l’Industrie et du Commerce, de M. Bréhima Kamena, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, de M. Modibo Koné, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, de M. Harouna Mamadou Toureh, ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration, de M. Oumarou Diarra, ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, Chargé de l’action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés.
Parmi les partants, on relève des figures du Mouvement du 5 juin –Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP), mouvement contestataire à l’origine du renversement de l’ancien président feu Ibrahim Boubacar Keita dit IBK. Comme c’est le cas de la ministre de la promotion féminine, Mme WADIDIE Founè Coulibaly. Elle est accompagnée de M. Oumarou Diarra, ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social. Tous deux étaient des membres très actifs au sein du M5-RFP de même que leurs anciens collègues de L’ Éducation nationale, Dedeou Ousmane, de l’Environnement, Modibo Koné et de l’Urbanisme, de l’Habitat et des Domaines, Bréhima Kamena.
En outre, deux membres actifs des mouvements armés du nord font partie des sortants. Leurs entités sont impliquées dans le processus de paix dont l’application est au point mort faisant craindre le spectre d’une reprise des hostilités surtout avec le départ en cours de la Minusma. Il s’agit de M. Mahmoud OULD Mohamed, ministre de l’Industrie et du Commerce (ex-rébellion) et de M. Harouna Mamadou Toureh, ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’Administration (mouvement pro-autorités).
Les entrants
Les 12 nouveaux entrants dans l’équipe gouvernementale sont M. Dembelé Lassine, ministre de l’Agriculture, Mme Bintou Camara, ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bagayoko Aminata Traoré, ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Mariam Maïga, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, M. Moussa Alassane Diallo, ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Imirane Abdoulaye Touré, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, M. Mamadou Samaké, ministre de l’Environnement, du Développement durable et de l’Assainissement, M. Amadou Sy Savané, ministre de l’Education nationale, M. Bouréma Kansaye, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Colonel Assa Badialo Touré, ministre de la Santé et du Développement social, M. Fassoum Coulibaly, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social ainsi que M. Abdoul Kassim Ibrahim Fomba, ministre de la Jeunesse et des Sports, chargé de l’Instruction civique et de la Construction citoyenne. C’est leur baptême du feu dans un gouvernement en tant que chefs de département, même si certains parmi eux ont travaillé dans des cabinets de ministres et d’autres à la présidence comme c’est le cas pour l’actuel ministre de la Santé, Colonel Assa Badialo Touré, qui était avant sa nomination à ce poste Conseillère spéciale chargée des œuvres sociales du président de la Transition.
Les permutés
Les ministres qui ont été maintenus dans le gouvernement qui reste toujours dirigé par Choguel Kokalla Maïga tout en changeant de portefeuille sont M. Amadou KEITA qui quitte l’Enseignement supérieur pour celui des Mines, de Monsieur Mossa Ag Attaher qui est transféré des Sports à celui des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine. L’ancien détenteur de ce portefeuille, Alhamdou Ag Ilyène hérite désormais de celui de la Communication, de l’Economie numérique et de la Modernisation de l’administration. Un portefeuille qu’il avait occupé pendant quelques heures suite au remaniement opéré par l’ancien président de la Transition Bah N’Daw et qui lui a valu d’être mis « hors de ses prérogatives » par l’actuel chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta.
Les inamovibles
D’autres ministres n’ont pas été concernés par ce remaniement et conservent ainsi leur portefeuille. Parmi eux figurent deux des meneurs du coup d’Etat du 18 août 2020 à savoir le Colonel Sadio Camara de la Défense et le Colonel-Major Ismaël Wagué de la Réconciliation nationale. Les autres ministres inamovibles sont le chef de la diplomatie malienne, M. Abdoulaye Diop, le patron de l’Hôtel des Finances, M. Alousséni Sanou, le chef du département de la ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa Maïga et Mme Sylla Fatoumata Sékou Dicko, ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des Réformes politiques et institutionnelles. De meme, Mme Madina Sissoko Dembele est maintenue au département du Transport et des Insfrastructures alors que le colonel major Daoud Aly Mohamedoune conserve son poste de la Sécurité et de la Protection civile. Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga dont le visage est familier des Maliens en raison de ses nombreuses sorties, ne bouge pas de l’Administration du territoire. La Culture reste pour l’heure la chasse gardée d’Andogoly Guindo.
Pour plusieurs observateurs, c’est une équipe gouvernementale très technique, composée majoritairement de technocrates pour faire face aux nouveaux défis qui attendent le Mali tels que la présidentielle de février-mars 2024 devant permettre un retour à l’ordre constitutionnel à travers le transfert du pouvoir aux civils.
MD/ac/APA