Depuis plusieurs semaines, il existe un regain de tensions entre l’armée française et la junte militaire malienne.
Après la découverte d’un charnier à Gossi, le temps de l’enquête est venu. Ce mardi 26 avril, la justice militaire malienne a indiqué qu’un procureur s’était rendu sur place avec plusieurs enquêteurs afin de faire toute la lumière sur les faits.
Dans le centre du Mali, Paris accuse des mercenaires russes d’avoir enterré des corps près d’une ancienne base militaire occupée par l’armée française et ce, pour incriminer ses soldats. Le 21 avril dernier, quelques jours après la restitution de la base de Gossi aux Forces armées maliennes (FAMa), l’armée française a publié une vidéo dans laquelle des soldats recouvrent des corps de sable à proximité de la base. L’état-major français affirme qu’il s’agit de soldats blancs et laisse entendre qu’il s’agit de membres du groupe Wagner, société militaire privée proche du Kremlin.
Le lendemain, les militaires maliens ont annoncé avoir découvert “un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane”. “L’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa”, était-il écrit dans le communiqué. En plus de l’enquête ouverte sur ce charnier présumé, la junte militaire accuse Paris d’espionnage et de subversion. Elle reproche à l’armée française d’avoir violé l’espace aérien malien plus d’une cinquantaine de fois notamment “la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi”.
Depuis août 2020, le Mali a connu deux coups d’État militaire alors que le pays est plongé dans une profonde crise sécuritaire depuis maintenant dix ans. La junte au pouvoir s’est rapprochée de Moscou alors que la France, engagée militairement dans le pays contre les jihadistes depuis 2013, a annoncé le retrait progressif de ses troupes en février dernier.
Source: RTL