Dans un document transmis aux Afriques, le coût global du budget de la stratégie de reconstruction est estimé à plus de 11 336 258 dollars américains, soit plus de 5,5 milliards de f CFA.
La crise qui a sévi dans les régions du Nord-Mali avait occasionné le pillage des sites historiques classés patrimoine de l’humanité par l’Unesco. L’appel pressant à la réhabilitation et à la reconstruction du pays, au lendemain de la réunion des bailleurs de fonds de Bruxelles en février 2013, n’a pas produit ses effets pour l’opération de sauvetage et de restauration du patrimoine culturel endommagé. Quelque 3,5 Mrds de f CFA manquent pour passer à la vitesse supérieure.
L’Unesco veut aller plus vite dans son action pour l’édification de la paix durable au Mali. Dans un document transmis aux Afriques, le coût global du budget de la stratégie de reconstruction est estimé à plus de 11 336 258 dollars américains, soit plus de 5,5 milliards de f CFA. Seulement, depuis l’appel aux donateurs internationaux et aux gouvernements du monde, les fonds levés sont évalués à 2,5 milliards grâce à l’appui consistant du gouvernement suisse. La visite, en mai 2013, de son secrétaire d’Etat à la Coopération internationale à Bamako a produit ses effets sur la tirelire. Car la Suisse continue de s’illustrer comme un grand et fidèle contributeur pour l’opération de réhabilitation du patrimoine culturel. Officiellement, le gouvernement suisse a confirmé son accord de financement à hauteur de 1 100 000 dollars en faveur de la reconstruction du patrimoine culturel endommagé dans le Nord-Mali. Un geste qui a permis de faire bouger les lignes.
Sauvegarde et sécurité en harmonie
Dans la concrétisation du plan d’action de réhabilitation du patrimoine endommagé qui s’étalera sur quatre ans, plusieurs partenaires sont mobilisés. La Minusma en ligne de mire a mis en place une unité «environnement et culture» pour s’assurer de la sauvegarde du patrimoine culturel du Mali. Elle a déjà participé activement aux efforts depuis la transition. D’autres pays sont aussi à la rescousse à l’instar de la France, la Norvège, l’Afrique du Sud. A cela s’ajoute des organisations et institutions comme l’Union européenne.
Pendant la crise sécuritaire d’une grande ampleur humanitaire et économique qui a duré de mars 2012 à janvier 2013, ce sont au total 14 des 16 mausolées classés patrimoine mondial qui ont été détruits, trois mosquées dégradées, des bibliothèques privées également dégradées, près de 4 200 manuscrits anciens brulés et plus de 320 000 manuscrits exfiltrés à Bamako. Aussi, le site de la Falaise de Bandiagara en pays Dogon et celui des villes anciennes de Djenné, classés également patrimoine mondial de l’Unesco, ont été indirectement touchés par la crise du Nord à cause des difficultés économiques induites par l’arrêt de l’industrie du tourisme culturel, renseigne le document.
Par Ismail Aidara/Les Afriques
Source: Autre presse
