Bonjour, c’est une question importante dans la mesure où Paris a indiqué vouloir prolonger à ce stade son soutien à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), au moins pendant le temps du retrait des forces françaises. Mais des inquiétudes existent sur la possibilité de le faire, en raison des restrictions que pourraient poser les autorités maliennes contre le survol du pays par des avions français. Cette question sensible a émergé pour la force Barkhane peu ou prou depuis l’arrivée de Wagner au Mali. Plus largement, la Minusma est fragilisée par le retrait des Français et des Européens, qui sont avec les Etats africains, parmi les principaux contributeurs de la mission. Le mandat de la Minusma doit être renouvelé en juin et les discussions à ce sujet risquent d’être compliquées au siège de l’ONU à New York.

Bonjour André

Toutes ces questions sont sur la table aujourd’hui. Comme l’explique un fin observateur de la zone « le danger sera de surinvestir le Niger, ce qui serait mauvais pour la France et pour le président Bazoum ». Une trop grande visibilité de l’armée française risque de créer des tensions avec les populations mais aussi les officiers nigériens. Et l’armée est aussi éruptive au Niger que chez ses voisins (M . Bazoum avait échappé à une tentitive de coup d’état deux jours avant sa pretation de serment). La volonté donc de Paris est d’avoir « l’empreinte la plus légère possible » même si Niamey concentre déjà une bonne partie des maoyens aériens français au Sahel et que des soldats français devraient être postés le long de la frontière avec le Mali et le Burkina.

Bonjour, Takuba est une mission qui regroupe des forces spéciales envoyées au Mali par des Etats européens volontaires. Une dizaine de pays y ont contribué. Il faut noter que plusieurs pays d’Europe centrale et des Etats baltes ont contribué à ce projet porté à bout de bras par la France afin de compléter les interventions de Barkhane. Ils tenaient jusqu’ici à afficher leur solidarité avec la France face au djihadiste, en retour, même si cela n’est jamais dit explicitement, de l’engagement de celle-ci sur le flanc est de l’Otan, dans les pays en première ligne face à la menace russe. Pour eux, il était vraiment inconcevable de rester au Mali, après l’arrivée de Wagner dans le pays. Dès le début plusieurs Etats, à commencer par l’Allemagne toujours hésitante à déployer des forces combattantes, n’ont pas souhaité se joindre à ces opérations. La France représentait jusqu’ici envison 40% des quelque 800 soldats engagés dans Takuba. Cette mission va d’ailleurs être abandonnée, même s’il est possible que certaines troupes soient redéployées dans des pays voisins, en fonction des de leurs besoins.

Bonjour

Tout simplement parce qu’il n’y a eu jusque-là ni déclaration, ni manifestation pour soutenir ou dénoncer cette décision de retrait.

Bonjour

Là est peut être la raison de toutes les difficultés rencontrées ces dernières années : une ambtion trop grande avec de trop petits moyens et des objjectifs stratégiques peu définis. Mais je le répète, cette faute ne peut incomber seulement à la France.

Bonjour, cela est une pure coïncidence et un arrangement de ce type est foert peu probable. D’abord, parce que le semblant de retrait russe, pour reprendre votre expression, à la frontière ukrainienne n’est pas encore visible sur le terrain. Les Occidentaux considèrent que la Russie est toujours en mesure de lancer une opération de grande envergure contre l’Ukraine. Lors de la récente visite du président Macron à Moscou, lundi 7 février, le sujet n’a été abordé qu’à la marge par Vladimir Poutine. L’essentiel des échanges a porté que la crise entre la Russie et l’Ukraine et sur l’ordre de sécurité européen. Le président russe, lors de la conférence de presse, a nié, comme ses ministres depuis des mois, tout lien entre le Kremlin et les mercenaires de Wagner. Mais personne n’est dupe en France. L’intrusion de Wagner au Mali est un contentieux de plus entre Paris et Moscou, en dépit des efforts faits sans grand succès par Emmanuel Macron au fil de son mandat afin de tenter d’apaiser les relations avec les Russes.

Bonjour Michel,

Pour l’instant aucune mesure de rétorsion sur l’aide internationale n’a été décidée. Le soutien à la Minusma et la mission de formation de l’armée malienne de l’union européenne devraient également se poursuivre mais tout cela est évolutif. On se souvient que la France a ainsi gelé son aide budgétaire, de l’ordre de 10 millions d’euros à la Centrafrique, pour protester contre les campagnes de dénigrement dont elle était victime et pour faire pression pour que le pouvoir entame un dialogue avec l’opposition.

Bonjour

Pour faire simple, le principal succès a été l’opération Serval, déclenchée en 2013 pour mettre un coup d’arrêt à la progression vers le sud des gorupes djihadistes qui tenaient le nord du Mali. Le principal échec a été l’opération Barkhane, qui est née à l’été 2014 et qui depuis n’est pas arrivée à remplir ssa mission d’empêcher la dissemination régionale des islmistes armés. Bien sûr, toute la faute ne peut incomber à la France et son armée.

Bonjour,

Le calendrier n’est pas encore très précis, mais le retrait du Mali et la réorganisation de la lutte antidjihadiste au Sahel devrait prendre quelques mois. Emmanuel Macron a indiqué ce matin, en annonçant les décisions prises en concertation avec les Etats européens et africains engagés aux côtés de Paris, que les bases françaises de Gossi, Menaka et Gao seraient fermées dans les quatre à six prochains mois. Celles du Nord du Mali le sont déjà dans le cadre de la précédente réorganisation de la mission Barkhane, actée en 2021

Bonjour Jérémy,

Certainement. Il est clair en tout cas que la Russie dans son jeu de rivalité avec la France vient de marquer un point. Maintenant quelle sera la capacité du Groupe Wagner a amélioré la sécurité des personnes vivant dans le centre du Mali, où les paramilitaires russes mènent des opérations avec l’armée malienne, l’avenir nous le direa mais le précédent centrafricain invite à une grande prudence.

Bonjour, l’arrivée des mercenaires russes du groupe Wagner a précipité le départ des troupes françaises et de leurs alliés européens engagés dans la mission Takuba, qui réunit des forces spéciales d’une dizaine de pays en soutien de l’armée malienne. Les capitales européennes avaient multiplié les mises en garde en direction des autorités maliennes et auprès de Moscou. En vain. Pour elles, Wagner est instrumentalisé par la Russie pour pousser ses pions au Mali. Mais la rupture était amorcée bien avant le déploiement des hommes de Wagner, depuis le second coup d’Etat survenu en mai 2021.

Bonjour Mathias, les situations bien peuvent être comparées même si elles ne sont pas analogues.

L’une des premières craintes est évidemment que les groupes djihadistes, en premier lieu le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, soient les premiers bénéficaires de ce départ des troupes frnaçises et européennes. Iyad Ag Ghali, l’émir de de cette coalition djihadiste affilié à Al Qaïda était la première cible dans le viseur de l’armée française.

Désormais se pose la question des opérations antiterroriste au Mali, celles de la DGSE seront toujours possibles mais des opérations « officielles » seront bien plus difficiles à mener pour la France. Il sera en revanche intéressant de suivre quelles seront les règles que s’imposera le Niger vis à vis de son voisin malien. Mènera-t-il des opérations sur le territoire de son voisin ? C’est uen question en suspens.

Cette décision est la suite du coup d’Etat qui a eu lieu à Bamako en mai 2021, après que la junte militaire qui avait renversé Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 a fait arrêter le président de la transition et le premier ministre qu’elle avait fait nommer neuf mois plus tôt.

Bonjour et bienvenue dans ce tchat consacré aux suites du retrait de l’armée française et des forces européennes du Mali. Nos journalistes Cyril Bensimon et Philippe Ricard répondront à vos questions à partir de 16 heures.