L’esclavage par ascendance refait surface dans la région de Kayes. Plus de 60 personnes dont 30 enfants ont été contraintes de quitter le village de Kaïnera, dans le cercle de Diéma pour Bamako. Selon ces déplacés, les notables du village ont violé leurs droits avant d’exiger leur départ du village. Ils réclament justice auprès des autorités.
« Nous avons refusé d’être esclaves, car tous les Maliens sont égaux devant la loi ». affirme Marabata Diarra, un des responsables de ces déplacés. « Nous avons décidé de ne poser aucune action susceptible de nous emmener dans l’esclavage. Mais nous adhérons à toute idée qui tend vers le développement de la localité, comme la construction des mosquées ou des écoles » poursuit, dans la déclaration, le responsable de ces déplacés.
Face à leur refus, ces personnes ont été sevrées des services sociaux de base et bannies du village, témoigne Marabata Diarra. « Les notables du village nous ont empêché de faire nos achats dans les boutiques ou encore de nous approvisionner en eau de la fontaine. Ils nous ont également interdit d’enterrer nos morts dans le cimetière du village », martèle notre interlocuteur.
Le président de la Commission nationale des droits de l’homme, Aguibou Bouaré, regrette cette situation. Il promet que des dispositions seront prises afin que justice soit rendue.
Les notabilités de la commune de Diankounté-Camara, d’où relève le village de Kaïnera, réfutent les accusations de pratique d’esclavage. Selon elles, ce qu’on appelle esclavage « n’est qu’une tradition d’entraide et de solidarité en famille ». Autrement dit : « une famille qui a sa maison en chantier peut faire appel aux voisins pour demander de l’aide ».
Gangara Camara, maire de la commune rurale de Diankounté-Camara dans le cercle de Diema
Source: studiotamani