Ils sont au nombre de trois : le président et le vice-président, le gouvernement et le conseil national de transition
Les journées de la concertation nationale sur la transition ont pris fin samedi dans l’après-midi sur une note de satisfaction générale. La feuille de route et la charte de la transition ont été adoptées par les participants par acclamation à l’issue de trois jours de travaux.
Il faut rappeler que ces assises avaient comme objectif de réunir les forces vives de la nation pour convenir des modalités pratiques de la transition. Spécifiquement, il s’agissait de définir les grands axes de la feuille de route et d’élaborer la charte de la Transition à savoir les organes, les attributions, le mode de désignation et la durée.
Plus de 500 personnes ont pris part à cette rencontre. Elles ont été réparties entre cinq groupes de travail et leur mandat était d’examiner, d’enrichir et d’amender les projets de documents relatifs aux grands axes de la feuille de route et de la charte préparés par les experts commis à cette tâche par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
SIX AXES- Sur le projet de feuille de route, les participants ont retenu six axes : le rétablissement et le renforcement de la défense et de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la promotion de la bonne gouvernance, la refondation du système éducatif, les réformes politiques et institutionnelles, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale et l’organisation des élections générales.
Concernant la charte de la transition, dans le préambule, il a été décidé de magnifier le rôle historique joué par le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Les organes suivants ont été retenus : le président de la transition, chef de l’État, le vice-président, le gouvernement de transition composé de 25 ministres au plus et le Conseil national de Transition qui est l’organe législatif composé de 121 membres.
Lesquels seront issus des forces de défense et de sécurité, du M5-RFP, des partis et regroupements politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales, des Maliens établis à l’extérieur. Mais aussi des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, des mouvements de l’inclusivité, des groupements de femmes et de jeunes, des personnes vivant avec un handicap, des confessions religieuses, des autorités traditionnelles, des chambres consulaires et des faîtières de la presse.
UNE DURÉE DE 18 MOIS- Les participants ont convenu que tout candidat aux fonctions de président ou de vice-président de la transition doit remplir certaines conditions. Il doit être une personnalité civile ou militaire, de nationalité malienne d’origine, âgée de 35 ans au moins et de 70 ans au plus, être intègre, de bonne moralité et impartiale. En plus d’être une personnalité de notoriété publique, de jouir de ses capacités physique et mentale, n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale et être reconnu pour son engagement dans la défense des intérêts nationaux.
Des conditions d’éligibilité sont aussi prévues pour le Premier ministre et les membres du gouvernement. Ceux-ci doivent être de nationalité malienne d’origine, jouir de leurs capacités physique et mentale, n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale. Ils doivent également avoir les compétences requises, être reconnus pour leur engagement patriotique et être de bonne moralité.
Un autre point adopté par les participants est que le président de la transition, le vice-président ainsi que les membres du gouvernement ne sont pas éligibles aux élections présidentielle et législatives qui seront organisées pendant cette Transition.
La durée de la transition a été fixée à 18 mois à compter de la date d’investiture du président. Les participants ont ensuite adopté par acclamation, la synthèse des grands axes de la feuille de route et la charte de la transition devant le président du CNSP, le colonel Assimi Goïta.
LE M5-RFP SE DÉMARQUE- Même si un sentiment général de satisfaction et d’approbation s’est dégagé autour de la synthèse des travaux dans la salle, le M5-RFP a, dans la même soirée, publié un communiqué dans lequel il dit que « le document final lu lors de la cérémonie de clôture n’était pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes notamment sur la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile, le choix d’un Premier ministre civil ».
Le M5-RFP a aussi dénoncé ce qu’il qualifie de « rajouts à la charte qui n’ont jamais été soumis à débats notamment, les prérogatives du vice-président de la transition, la composition et le mode de désignation du président de transition, l’axe fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de transition ».
Enfin, le Mouvement a condamné la non prise en compte de très nombreux points du document qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe. En conclusion, le M5-RFP se démarque du document produit « qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien ».
De son côté, l’Alliance pour la solidarité au Mali-Convergence des forces patriotiques (ASMA-CFP) a, dans un communiqué, pris acte de la tenue de cette concertation nationale. Mais aussi de l’adoption d’une Charte de la Transition et d’une feuille de route auxquelles elle souscrit et apporte son soutien. L’ASMA-CFP a invité l’ensemble des acteurs à s’engager dans la voie ainsi tracée pour la sortie de crise.
Pour sa part, le Conseil national de la société civile dit avoir participé, avec une forte délégation, à ces assises. Pour l’organisation, les résultats qui en sont issus honorent tous les participants.
C’est pourquoi, le Conseil se met à disposition pour accompagner, orienter et faciliter la mise en œuvre efficace et efficiente des conclusions de ces assises pour une Transition apaisée. Enfin, le Conseil national de la société civile exhorte tous les acteurs maliens à s’unir autour de l’idéal Mali pour la réussite de la transition
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR