Le 11 juillet dernier, le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), réceptionnait sur la Base Aérienne 101 de Sénou, quatre aéronefs de type Super-Tucano en provenance du Brésil. Problème : en plus de la facture de cette acquisition qui fait polémique, ces derniers ne posséderaient pas d’appareils de visée, ce qui les rendrait inutilisables. Révélations.
Des avions « dépourvus d’appareils de visée ».
« Ce sont les toutes dernières acquisitions de notre pays qui améliore ainsi et considérablement la capacité opérationnelle de ses forces armées, en général, et particulièrement celle de son Armée de l’Air », écrivait Mali Actu, au lendemain de la réception en grande pompe de quatre aéronefs flambant neufs par le président malien. Une acquisition qui ne fait pourtant pas l’unanimité.
Notamment en raison des mystères qui entourent son coût : « Le Mali, l’un des rares pays où on expose fièrement ses nouvelles acquisitions en armes. Mais quand vous vous intéressez aux factures d’achat, on vous lance un “c’est du secret défense” en plein visage », relate ainsi un ancien journaliste de Jeune Afrique sur Twitter.
Mais il semblerait bien que le véritable scoop soit ailleurs. En effet, d’après certaines sources proches du dossier, le cabinet du chef d’État-major de l’armée de l’air aurait constaté, après réception, que les quatre aéronefs qui font la fierté du gouvernement malien seraient en réalité « dépourvus d’appareils de visée ».
La raison ? Le Mali a commandé ces aéronefs au Brésil qui a, à son tour, dû se procurer la licence de fabrication des appareils auprès des États-Unis. Problème : après avoir pris connaissance du client final de cette commande — le Mali —, les États-Unis se seraient tournés vers la France qui aurait conseillé aux Américains de ne pas fournir la licence des appareils de visée, qui sont indispensables pour permettre aux pilotes de faire des tirs de précision. Résultat : les avions réceptionnés par le président malien seraient inutilisables.
Cette information aurait été révélée par le chef d’État-major de l’armée de l’air, le général Bamba, lors d’une réunion qui s’est tenue le lendemain de la réception des 4 appareils. Dès lors, celle-ci aurait été classée « secret défense » sur ordre du ministre de la Défense, afin de ne pas fragiliser le moral des troupes et surtout pour ne pas entacher la candidature d’Ibrahim Boubacar Keïta à la prochaine présidentielle, avec un nouveau scandale…
Publié par La Rédaction
Secret-defense.org