Au moins 15 soldats maliens et trois civils ont été tués, mercredi, dans trois attaques coordonnées et attribuées à des” terroristes”, ce qui porte à 11 leur nombre en moins d’une semaine au Mali.
À Kalumba, près de la frontière mauritanienne, “le bilan côté ami est de 12 morts dont trois civils d’une entreprise de construction de route”, a indiqué dans un communiqué le colonel Souleymane Dembélé, directeur de l’information et des relations publiques de l’armée.
À Sokolo, dans le centre, l’armée fait état de six militaires morts et 25 blessés dont cinq graves. L’armée affirme avoir tué 48 assaillants et “neutralisé trois Pick-up terroristes à 15 km de Sokolo avec des occupants estimés à une quinzaine de combattants et leurs équipements “, a-t-il écrit.
Une troisième attaque s’est déroulée dans la nuit à Mopti (centre), sans faire de victime.Plusieurs attaques ces derniers joursCes attaques interviennent cinq jours après celle de Kati, au cœur de l’appareil militaire malien, revendiqué par les jihadistes de la Katiba Macina, affiliée à Al-Qaida. Cette attaque suicide commise avec deux camions piégés avait tué un soldat malien et fait six blessés dont un civil.
La veille, une série de raids quasi simultanés attribués à des jihadistes avaient frappé six localités différentes du Mali, dans les régions de Koulikoro (proche de Bamako) ainsi que de Ségou et Mopti (centre). Des hommes armés identifiés par l’armée comme membres de la katiba Macina, affiliée au groupe jihadiste Al-Qaida, avaient attaqué des postes de contrôle, gendarmerie, camp militaire, notamment dans la localité de Kolokani, à une centaine de kilomètres au nord de Bamako.
Attaques concertées
C’est la première fois depuis 2012 que des attaques coordonnées se déroulent en si grand nombre, dont certaines proches de la capitale.
Cette recrudescence témoigne du déplacement du pôle de conflictualité vers Bamako, les djihadistes mettant la pression sur les régions de Ségou et de Sévaré et harcelant les garnisons maliennes qui ne peuvent plus compter sur la France et l’ONU mais seulement sur les mercenaires russes dont le palmarès n’est guère impressionnant.
Elle pourrait démontrer un rapprochement des groupes armés pour mettre la pression sur Bamako. C’est le sens de la déclaration faite, mercredi soir, par Abou Yahya, membre du conseil de la choura du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Ce groupe créé en 2017 par la fusion de plusieurs factions: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, pionnier du jihad sahélien, né en Algérie en 2007), les groupes Ansar Dine du Malien Iyad Ag Ghali et Al-Mourabitoune de feu Mokhtar Belmokhtar, et la Katiba Macina d’Amadou Koufa, a revendiqué la plupart des attaques.
Dans une vidéo de quatre minutes, Abou Yahya a annoncé le déclenchement d’opérations d’envergure de la coalition djihadiste et le blocus de Bamako dans les prochains jours “jusqu’à l’aboutissement de la charia”.
Le responsable djihadiste souligne que le GSIM s’est déployé dans toutes les périphéries de la capitale et opérera de jour comme de nuit à l’intérieur de Bamako et toutes les grandes villes maliennes. Des nouvelles stratégies sont annoncées.
Intox ? Désinformation ? C’est une possibilité mais cette annonce intervient dans un contexte qui démontre que la tactique sur le terrain est en phase avec cette nouvelle stratégie.